Fin de partie pour les messageries instantanées grand public. Le gouvernement va officiellement passer sur l’app Olvid pour ses communications interministérielles.
Les ministres sont priés de jouer le jeu de la souveraineté nationale à partir du 8 décembre prochain. Dans un article publié le 29 novembre, le magazine Le Point révèle que les membres du gouvernement vont bientôt être forcés d’abandonner WhatsApp, Signal et Telegram en faveur de l’application française de messagerie instantanée Olvid.
« La messagerie la plus sûre du monde »
Présent sur les magasins d’applications mobiles depuis plusieurs années, Olvid se vend comme « la messagerie instantanée la plus sûre du monde ». Open source depuis peu, le service se repose sur « de la cryptographie de haute voltige » d’après Thomas Baignères, le PDG de l’entreprise que nous avions eu l’occasion d’interviewer en 2021.
Pour toutes ces raisons, une circulaire signée de la main de la Première ministre Elisabeth Borne encourage donc les ministres à adopter Olvid « pour le 8 décembre au plus tard ». Le contenu de cette circulaire dévoilé par Le Point donne plus d’arguments en faveur du service. Olvid « garantit la protection des données de ses utilisateurs grâce à un annuaire décentralisé et un chiffrement des messages de bout en bout, tout en conservant les mêmes fonctionnalités que les applications actuelles ». Des arguments de poids face aux « principales applications de messagerie instantanée [qui] ne sont pas dénuées de failles de sécurité et ne permettent ainsi pas d’assurer la sécurité des conversations et des informations partagées »
Le gouvernement montre l'exemple
Histoire d’insister un peu sur l’importance de ce changement, le ministre délégué chargé du Numérique Jean-Noël Barrot a confirmé l’information dans un tweet qui souligne que Olvid « est française, certifiée par l’ANSSI, chiffrée, [et] ne collecte aucune donnée personnelle. » L’agence Nationale de Sécurité des Systèmes Informatiques (ANSSI) a en effet octroyé à Olvid une « certification de sécurité de premier niveau », signe de la confiance que l’administration française met dans cette application.
C’est un changement de braquet assez net pour les équipes gouvernementales. Lors de sa première campagne présidentielle, Emmanuel Macron et son entourage communiquaient en effet majoritairement sur Telegram, une application développée par des expatriés russes et dont le siège social est aujourd’hui basé à Dubaï. Au moment où la souveraineté numérique nationale est sur toutes les lèvres, sans doute que le gouvernement a voulu donner l’exemple.
- Facile de prise en main
- Aucune donnée collectée
Source : Le Point