Le chiffrement de bout en bout, qui assure la confidentialité des échanges sur des applications comme WhatsApp, pourrait bien être mis à mal par l'Union européenne. Et pour une raison bien précise.
Pour la sécurité des échanges en ligne, le must à l'heure actuelle est ce que l'on appelle le chiffrement de bout en bout. Cette technique permet en effet à deux personnes d'être sûres qu'aucun intermédiaire - pas même le fournisseur du service - ne puisse accéder à leur discussion. Mais si de plus en plus de plateformes l'adoptent, comme encore dernièrement Messenger, ce chiffrement pose aussi certains problèmes aux autorités. À tel point qu'elles souhaitent même y mettre partiellement fin.
La lutte contre la pédocriminalité invoquée
On vous en parlait encore au mois d'avril dernier. 32 pays européens, parmi lesquels la France, demandaient à mettre fin au chiffrement de bout en bout des messageries instantanées, afin de mieux combattre les activités illégales. Et cette question se retrouve aujourd'hui en plein dans les débats à Bruxelles.
Un groupe de travail planche en effet cette semaine sur la mise au point d'un texte destiné à combattre la pédopornographie en ligne. Et dans celui-ci, le chiffrement de bout en bout est remis en cause, ce dernier permettant aux criminels d'échanger des photos et vidéos à caractères pédopornographique, mais aussi d'essayer d'approcher des enfants.
Un « chantage » pour certaines associations
Le texte qui est actuellement à l'étude prévoirait la désactivation par l'utilisateur du chiffrement de bout en bout, ce qui permettrait aux autorités d'accéder à tous les échanges pour y chercher du matériel pédopornographique. Si l'utilisateur maintenait le chiffrement, il ne pourrait alors plus utiliser que partiellement l'application, puisqu'il ne pourrait alors envoyer ni image, ni vidéo, ni même de liens.
Les associations de lutte contre la pédocriminalité se sont positionnées pour cette mesure, alors que d'autres, qui militent pour les libertés sur internet, comme le parti Pirate, dénoncent un « chantage. » De son côté, l'application de messagerie Signal a expliqué que si un tel projet venait à devenir réalité, elle devrait tout simplement quitter le territoire européen. « Qu'il n'y ait aucun doute : nous quitterons le marché de l'UE plutôt que d'affaiblir nos garanties en matière de protection de la vie privée » a ainsi commenté sur X la présidente de Signal, Meredith Whittaker.
- Chiffrement de bout en bout.
- Appels audio et vidéo gratuits.
- Compatibilité multiplateforme.