Les plateformes de Mark Zuckerberg sont scrutées de très près par l’UE © Alexandros Michailidis / Shutterstock
Les plateformes de Mark Zuckerberg sont scrutées de très près par l’UE © Alexandros Michailidis / Shutterstock

La Commission européenne ne chôme pas. Quelques mois après l’adoption du DMA et du DSA, et quelques semaines avant des élections tendues, Bruxelles a tiré une nouvelle flèche en direction de Facebook et Instagram.

Meta ne ferait « pas assez d’efforts pour se plier au DSA et pour réduire les risques mentaux et physiques associés à l’utilisation de ses plateformes » s’est ému Thierry Breton sur X. Le commissaire européen du marché intérieur a annoncé dans le même élan que la Commission européenne avait donc ouvert une enquête approfondie pour s’assurer que Facebook et Instagram en faisaient assez pour éviter que « les jeunes européens » ne tombent pas dans l’addiction aux réseaux sociaux.

Vers un bannissement de Facebook et Instagram ?

Permis par le DSA fraichement adopté par Bruxelles, cette initiative pourrait coûter cher à la firme de Mark Zuckerberg. En cas de manquements manifestes à ses obligations, Meta pourrait se voit infliger une amende allant jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaire mondiale. En cas de récidive, elle pourrait même être purement et simplement bannie du vieux continent.

La crainte de Bruxelles est que les réseaux comme Facebook et Instagram créent une « spirale infernale » qui pousse les plus jeunes à se surinvestir sur la plateforme et à être potentiellement exposé à des contenus dangereux pour leur santé. « Nous ne ménagerons pas nos efforts pour protéger nos enfants », a expliqué Thierry Breton qui s’est dit « pas convaincu » de la bonne foi des plateformes sur le sujet.

Des algorithmes sous pression

Concrètement, cela signifie que la Commission ira inspecter les algorithmes de Facebook pour vérifier que ces derniers n’encouragent pas les conduites addictives, auscultera le fonctionnement des outils de vérifications d’âge sur les deux plateformes et vérifiera que les mineurs profitent des meilleures fonctionnalités de protection de la vie privée possible. De quoi donner des sueurs froides à Meta qui a, par le passé, a fait preuve d’un certain laxisme sur le sujet.

De son côté, Meta s’est défendu en expliquant avoir « passé une décennie à construire plus de 50 outils et mesures destinés à protéger » les mineurs. Histoire de prouver sa bonne foi, l’entreprise s’est dite « impatiente de partager le fruit de ces travaux avec la Commission européenne ». Ce n’est pas la première fois que Facebook et Instagram se font épingler par Bruxelles. En mars dernier, c’était l’abonnement payant de Facebook et sa conformité douteuse avec le DMA qui étaient pointés du doigt.