La Commission européenne accuse Meta de pratiques déloyales concernant son modèle « payer ou consentir » pour Facebook et Instagram. L'entreprise est sommée de modifier son approche d'ici septembre 2024, sous peine d'amendes. Cette décision s'inscrit dans un contexte plus large de régulation des géants du numérique par l'UE.
Fini le temps où Facebook clamait haut et fort sa gratuité. Le réseau social de Mark Zuckerberg se retrouve aujourd'hui dans le collimateur de l'Union européenne pour son modèle économique jugé trompeur.
Le fameux slogan « C'est gratuit (et ça le restera toujours) » a laissé place à une réalité bien moins reluisante, et les utilisateurs européens doivent désormais choisir : payer pour un service sans pub ou accepter le pistage de leurs données personnelles. Un choix qui ne plaît guère aux autorités européennes, bien décidées à faire respecter les droits des consommateurs.
Le « pay or consent », ou quand Facebook n'est plus vraiment gratuit
Souvenez-vous de ces messages qui circulaient sur Facebook il y a quelques années. « C'est maintenant officiel ! Facebook va devenir payant, sauf si vous partagez ce statut. » Une fausse information qui a longtemps fait le tour du réseau social. À l'époque, Facebook rappelait que son service resterait gratui… Mais les temps ont bien changé.
Aujourd'hui, Meta a mis en place un système baptisé « pay or consent » (payer ou consentir). Les utilisateurs européens ont le choix : débourser jusqu'à 12,99 euros par mois pour une version sans pub de Facebook et Instagram, ou accepter que leurs données personnelles soient utilisées pour de la publicité ciblée.
Exit donc le fameux slogan « Facebook est gratuit et le restera toujours » qui trônait en page d'accueil. Remplacé par « C'est rapide et facile » dans un premier temps « pour des raisons esthétiques », l'entreprise justifie ce revirement par la nécessité de s'adapter aux nouvelles réglementations européennes sur la protection des données. Mais pour beaucoup, c'est surtout une façon de monétiser autrement un service dont le modèle publicitaire est mis à mal par les nouvelles politiques d'Apple.
Ce que l'UE reproche à Meta et son « payer ou consentir »
Mais l'Union européenne ne l'entend pas de cette oreille, et elle accuse Meta de pratiques trompeuses et agressives envers les consommateurs. Premier grief : l'utilisation du terme « gratuit » pour un service qui exploite les données personnelles des utilisateurs à des fins commerciales. Pour Bruxelles, c'est de la publicité mensongère.
Autre point noir : le manque de transparence. L'UE estime que Meta noie les utilisateurs sous un flot d'informations confuses, les empêchant de comprendre réellement les implications de leur choix. Les conditions d'utilisation et la politique de confidentialité sont jugées trop complexes et peu accessibles.
La Commission pointe aussi du doigt la pression exercée sur les utilisateurs, qui doivent faire un choix rapide, sans réel temps de réflexion, sous peine de perdre l'accès à leur compte. Une pratique jugée déloyale, d'autant que Facebook et Instagram sont devenus des outils essentiels dans la vie sociale de nombreuses personnes.
Enfin, l'UE s'inquiète du respect du Digital Markets Act, une loi qui encadre les pratiques des géants du numérique. Elle soupçonne Meta de ne pas offrir d'alternative satisfaisante aux utilisateurs refusant le partage de leurs données. L'entreprise a jusqu'au 1er septembre 2024 pour répondre à ces accusations et proposer des solutions. À défaut, elle s'expose à de lourdes sanctions financières. Mark Zuckerberg et Ursula von der Layen ne passeront probablement pas leurs vacances ensemble.
- Connectivité globale sur le web
- Accès à l'Information et aux contenus
- Des interactions faciles par de nombreux canaux (publications, Stories, messagerie, etc.)
- Un réseau social adapté aux préférences des utilisateurs dans la gestion de leur compte
- De nombreux types de contenus à créer, à partager et à consulter
Sources : The Verge, Commission européenne