En rupture avec sa stratégie historique de gratuité pour les utilisateurs, Meta se tournerait maintenant vers des services et des produits payants.
« C'est gratuit (et ça le restera toujours). » Pendant longtemps, voici les premiers mots que l'on pouvait lire sur la page d'accueil de Facebook. Et si ce slogan a été retiré en 2019, annonçant un revirement sur la question, Meta semble désormais vouloir réellement agir dans ce sens. Une division a été créée au sein du groupe pour en explorer les possibilités.
Meta ne prévoit pas de monétisation à court terme
Un mémo interne adressé aux salariés de Meta, la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a indiqué la semaine dernière que l'entreprise explorait différentes pistes pour rendre certains services payants.
Depuis plusieurs années déjà, une monétisation pour les utilisateurs a mis un pied dans la porte, et l'annonce de son expansion n'en est finalement que la suite logique. Il est en effet possible depuis 2018 de créer des groupes Facebook dont l'adhésion est payante, et des créateurs de contenu peuvent depuis quelque temps proposer des abonnements payants pour accéder à l'intégralité de leur contenu.
Mais pour John Hegeman, responsable de la division monétisation de Meta, il reste encore beaucoup d'autres possibilités. Selon lui, il existe « des opportunités de créer des nouveaux types de produits et de fonctionnalités pour lesquels les gens seraient prêts à payer ». Pour l'instant, il n'a pas donné plus d'indices quant au type de fonctionnalités concernées, et il exclut que celles-ci représentent une part importante de l'expérience des différents services concernés à court terme.
Pourquoi un tel changement ?
Ce changement de politique s'explique aisément par le modèle économique de Meta, dont les revenus sont presque exclusivement issus de la publicité. Ces revenus ont beaucoup souffert du changement de politique publicitaire d'Apple et d'une tendance générale à la réduction des dépenses en publicité sur Internet.
Cette baisse de revenus publicitaires, peut-être couplée aux investissements pharaoniques et pour l'instant peu rentables de l'entreprise sur Horizon World, a entraîné une baisse des revenus globaux de l'entreprise au deuxième trimestre 2022. Certes, cette baisse n'est que de 1 %, mais ce petit pourcentage a mis fin à 10 années de croissance ininterrompue. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour Meta, cela veut dire beaucoup. Et la monétisation sera peut-être sa solution.
Sources : The Verge (1), The Verge (2)