En visite à San Francisco, Thierry Breton a salué les efforts de l'entreprise américaine pour se conformer à la nouvelle réglementation européenne sur les services numériques.
Le Digital Service Act (DSA) fait un peu peur aux géants du web. Preuve en est, Meta s'est donné les moyens de passer en douceur l'arrivée d'une législation qui promet de changer radicalement un Internet qui a pris beaucoup d'importance dans nos sociétés.
Un mauvais élève souvent réprimandé
La position dominante de Meta dans le secteur des réseaux sociaux en fait une cible de choix pour les régulateurs européens. Et pour cause : les filiales de l'entreprise ont été à plusieurs reprises largement critiquées pour leurs pratiques abusives en matière de protection des données, ainsi que pour leurs modérations trop souvent laxistes. Par exemple, un rapport de l'université de Stanford et du Wall Street Journal publié début juin révélait qu'Instagram était devenu une plateforme de choix pour la promotion de la pédopornographie.
Aussi, après une série d'amendes encourues sur le continent, la dernière en date atteignant le montant record de 1,2 milliard d'euros, le géant américain a décidé de prendre les choses au sérieux. Pas moins de 1 000 employés de l'entreprise ont été mobilisés pour se conformer à la nouvelle réglementation qui entrera en vigueur dans quelques mois sur le continent.
La Commission européenne satisfaite ?
Bon flic, Thierry Breton, commissaire européen en charge, entre autres, des questions numériques, a effectué une visite éclair de deux jours auprès des entreprises directement visées par le DSA, l'Union européenne cherchant à les accompagner dans leur transition. Dans cette optique, Meta effectuera cet été un « stress test » pour vérifier si ses efforts sont concluants.
Mieux encore, cette répétition générale se déroulera au siège européen de l'entreprise américaine, à Dublin. Peut-être un signe de l'importance croissante du continent pour les géants du numérique, dont les sièges à l'international sont encore très souvent utilisés comme de simples boîtes postales.
Après s'être entretenu avec les équipes de Meta, Thierry Breton a salué les efforts du géant, précisant même que Mark Zuckerberg « était très impliqué » dans le dossier. Toutefois, le commissaire reste sur ses gardes : « Désormais, nous attendons que ces engagements prometteurs se traduisent en résultats ». Avant d’ajouter : « Je serai particulièrement vigilant sur les progrès concernant la désinformation et la protection des enfants. » De quoi montrer sa détermination, alors que le chinois TikTok a aussi donné son accord pour mener des tests similaires, et que Twitter s'apprête à être surveillé de très près.
Source : BFMTV