Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a fait une sortie remarquée ce week-end sur franceinfo, brandissant la menace de la réglementation sur Elon Musk, par le biais notamment d'audits à blanc.
Les très attendus Digital Services Act (DSA) et Digital Markets Act (DSA) chers à Thierry Breton devront, d'ici le mois de septembre, être scrupuleusement respectés par les entreprises du numérique et des nouvelles technologies concernées si elles veulent continuer à exercer leurs activités sur le sol de l'Union européenne. L'ancien ministre français, commissaire européen du Marché intérieur, a notamment rappelé Elon Musk à ses obligations, affirmant qu'il y aura bien un avant et un après 1er septembre 2023.
Des audits vont être menés par l'UE au sein des entreprises concernées par les textes
Pour anticiper l'entrée en vigueur des deux textes et exercer une sorte de médiation avec les entreprises visées par ces derniers, Thierry Breton est en train de constituer une équipe pour mener ce qu'il décrit comme des « audits à blanc », qu'il compare à des « descentes », qui pourraient ainsi être menées avant ce fameux 1er septembre.
Ces audits permettront aussi bien de sensibiliser les géants du secteur aux enjeux des deux règlements que de les rappeler à l'ordre sur les potentiels manquements constatés en amont et les risques et sanctions qu'ils encourent si le non-respect se prolongeait au-delà de l'été.
Les grandes entreprises du numérique visées (on estime leur nombre entre 19 et 25) devront notamment opérer une meilleure modération de leurs contenus et faire preuve de davantage de transparence à ce sujet, mais aussi éviter les concentrations sur le plan concurrentiel, et mieux respecter la vie privée de leurs nombreux utilisateurs.
Elon Musk fera-t-il vraiment ce que lui demandent l'Union européenne et Thierry Breton ?
Elon Musk, qui a déjà rencontré Thierry Breton par le passé, « a accepté » le principe du contrôle a priori, explique le commissaire européen. « Il fait ce qu'il veut avant le 1er septembre. À partir du 1er septembre, il fera ce que nous lui demanderons de faire », s'il veut continuer à opérer, avec Twitter, au sein de l'UE. Le message est clair (mais est-il crédible, ça c'est une autre question).
Thierry Breton, qui prend ici un sacré engagement, a confirmé qu'il se rendrait, lui-même et avant la fin de l'été, en Californie pour participer en personne à l'audit du réseau social au petit oiseau bleu. Utilisateur de la plateforme, Thierry Breton a ajouté avoir du mal à suivre et à comprendre les multiples changements opérés par la firme californienne, la dernière polémique touchant cette fois au retrait (puis à la restitution) du badge de vérification sur divers comptes de personnalités.
Source : France Inter, franceinfo
