© thongyhod / Shutterstock
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Le chaos semé par l’arrivée d’Elon Musk à la tête de Twitter inquiète les régulateurs européens, qui assurent surveiller la situation « de très près ». 

Au lendemain de la complétion du rachat, Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, rappelait à Musk que le réseau social devrait continuer de respecter la loi européenne.

L’UE craint que Twitter ne respecte plus le RGPD

Visiblement, cet avertissement n’était pas à prendre à la légère. La Commission irlandaise de protection des données, qui supervise le respect de la vie privée de certaines des plus grandes entreprises de la Silicon Valley dont le siège social européen est situé en Irlande, a organisé une réunion pour clarifier les prochaines étapes avec le personnel de Twitter à Dublin.

En effet, le licenciement de près de la moitié des employés de la plateforme par Elon Musk ainsi que le départ de nombreux cadres dans des divisions clés comme la protection de la vie privée, la sécurité ou la confiance client font craindre des manquements au respect du RGPD en Europe. 

Pour rappel, la Commission irlandaise, de même que tous les organismes de surveillance de l'UE, a vu ses pouvoirs renforcés par le RGPD. Ce règlement lui permet d'infliger aux entreprises des amendes pouvant atteindre 4 % de leur chiffre d'affaires annuel en cas de violation grave de la confidentialité des données.

Les autorités américaines aussi dans le coup

Les Européens ne sont toutefois pas les seuls à garder un œil sur Twitter depuis son rachat. La Federal Trade Commission (FTC), agence fédérale américaine chargée de l'application du droit de la consommation et du contrôle des pratiques anticoncurrentielles, a également expliqué « suivre les récents développements chez Twitter avec une profonde inquiétude ». Elle a tenu à rappeler qu’« aucun P.-D.G. ou entreprise n'est au-dessus de la loi ». 

La gestion de Twitter par Elon Musk est particulièrement musclée. En plus de licencier des milliers de personnes, le milliardaire a également imposé la fin du télétravail et n’a pas hésité à évoquer une potentielle faillite de l’entreprise, qui doit absolument moins dépendre de la publicité, selon lui. Pour cela, il a déployé un nouveau système d’abonnement pour 8 dollars par mois, mais celui-ci a créé une grande confusion en certifiant des comptes qui ne sont pas forcément authentiques. En conséquence, la nouvelle version de Twitter Blue a dû être suspendue.

Source : Bloomberg