Twitter, qui a attaqué Elon Musk en justice, doit en parallèle apaiser ses propres troupes. Celles-ci redoutent des licenciements…
Il n'est franchement pas exagéré de dire que Twitter traverse la plus grave crise de sa (relativement) jeune histoire. Alors que la plateforme pensait être rachetée par Elon Musk pour la modique somme de 44 milliards de dollars, ce dernier a opéré un brusque (mais pas si étonnant) revirement. Il a ainsi tout laissé « en plan », comme on dit, au motif que l'entreprise ne lui a pas fourni les documents réclamés autour de la politique et des statistiques des faux comptes qui sévissent chez le petit oiseau bleu. Mais tout cela a des conséquences sur le moral des troupes.
Pas de licenciements envisagés, mais des restructurations
Le rachat, tombé à l'eau, plonge évidemment Twitter dans une incertitude anxiogène boursière, mais pas que. La situation dans son ensemble pèse aussi sur les salariés de l'entreprise, qui ignorent encore à quelle sauce ils vont être mangés.
À ce stade cependant, Twitter n'envisage officiellement pas de licencier parmi ses rangs. En revanche, le groupe pourrait continuer sa restructuration, comme il l'indique dans un dossier relayé par la SEC (Securities and Exchange Commission), l'équivalent américain de l'autorité des marchés financiers. « Nous pourrions continuer à assister à des restructurations et à des changements organisationnels alors que nous continuons à nous aligner sur nos besoins commerciaux révisés », explique la firme californienne.
Ce qui inquiète d'autant plus les salariés de Twitter, c'est une éventuelle reprise par Elon Musk, car ce dernier souhaitait réduire les effectifs et faire diverses économies d'échelle, outre la limitation du télétravail et la réduction de la modération du contenu.
Twitter veut aller au bout du processus de rachat
Les volontés de Musk ne tombaient évidemment pas au bon moment. En effet, en mai dernier, Twitter avait décrété la suspension des embauches et le retrait possible d'offres d'emploi déjà lancées et publiées. Autant dire que les salariés actuels du groupe peinent à trouver de quoi se rassurer.
Aujourd'hui, on ignore quel sera l'avenir de Twitter. La plainte déposée par l'entreprise auprès du bureau du juge d'un tribunal du Delaware (un État américain) a pour but de contraindre le milliardaire d'aller au bout du processus de rachat, au prix initialement convenu de 54,20 dollars par action.
Twitter promet, dans le même temps, de continuer à fournir à Musk « les informations raisonnablement demandées » et de « prendre avec diligence toutes les mesures nécessaires pour conclure la transaction ». D'un côté donc, Twitter estime avoir rempli toutes ses obligations. De l'autre, Elon Musk reste évasif (Twitter l'avoue directement) quant à ses objectifs réels, même s'il semble tourner en dérision la situation, pas loin de devenir surréaliste.
Source : SEC