Plus le temps passe, et moins un accord de rachat de Twitter par Elon Musk selon l'offre transmise voilà environ un mois, le 14 avril dernier, semble plausible.
Plusieurs paramètres internes, à savoir la gestion actuelle du réseau social à l'oiseau bleu, mais aussi externes, avec les récurrentes déclarations de Musk, contribuent à faire diminuer la valeur de Twitter à l'avantage du milliardaire.
La crédibilité de Twitter en jeu
Ce n'est plus un secret pour personne depuis de longues semaines maintenant, le truculent Elon Musk cherche à s'offrir son réseau social préféré. Mais les conditions de ce rachat combinées à la communication plus ou moins habile mais très souvent efficace du directeur général de Tesla vont certainement conduire à revoir les règles du jeu. En effet, il est essentiel ici de rappeler que l'offre d'achat de Twitter formulée par Musk voilà un mois équivaut à un rachat de toutes les actions en bourse du réseau social pour un total de 44 milliards de dollars, soit 54,20 dollars l'action.
Si l'effet d'annonce initial suite à l'offre de Musk a préalablement contribué à faire grimper la valeur de Twitter, de l'eau a coulé sous les ponts depuis. Il faut dire que la confiance dans le succès de la transaction s'amoindrit à mesure que le temps passe, et aujourd'hui, l'action de Twitter est à seulement 40 dollars, soit 14 points de moins qu'il y a un mois. La première hypothèse de Musk, selon laquelle 90 % des utilisateurs du réseau social pourraient être des bots ou des comptes factices, décrédibilise fortement Twitter.
Acheter 44 milliards de dollars un réseau social peuplé d'utilisateurs fantômes, voilà de quoi refroidir toutes celles et ceux ou presque qui peuvent y croire. Machinalement, cela influe sur le cours de l'action, puisque la cotation en bourse dans un climat si délétère diminue la confiance du marché et amplifie les ventes sans que les acheteurs ne soient légion. Comme par magie, Twitter ne « vaut », ce 16 mai, plus 44 mais 36,8 milliards de dollars.
Elon Musk parvient (presque) toujours à ses fins
Parfait donc pour suspendre son offre , malgré la clause d'un milliard de dollars à payer par Musk si le rachat selon les termes actuels n'est pas effectif. Mais ce n'est pas tout, puisque la santé économique de Twitter n'est pas non plus au meilleur. Les 537 millions de dollars de pertes au quatrième trimestre 2021 combinés au récent licenciement de deux analystes seniors ajoutent des boulets au pied de Twitter. Il faut dire que, durant ces trois dernières années, le réseau social aurait bien surestimé son nombre d'utilisateurs actifs selon The Verge.
Entre des marchés frileux, dans un contexte de guerre en Ukraine et après les deux dernières années de pandémie, sans parler des incertitudes croissantes sur la véracité des informations transmises par Twitter, la cote du réseau social ne peut, pour l'heure, que baisser. Pour le malheur des uns, et le bonheur des autres, dont Musk. Craig Huber, de Huber Research Partners, résume bien la situation à The Verge : « Notre point de vue est qu'Elon Musk […] ira au bout en achetant Twitter. Comme il l'a démontré à maintes reprises, il sait ce qu'il fait ».
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