Apple affirme avoir bloqué pas loin de 2 milliards d’euros de transactions frauduleuses en 2023 grâce aux mesures de sécurité de son App Store. Une communication opportune pour l’entreprise au moment où l’UE démonte brique par brique sa domination sur la distribution d’apps mobiles.
14 millions de cartes bleues volées bannies, 3,3 millions de développeurs mis au ban, 1,7 million d’applications rejetées en 2023… Pour faire la retape de son App Store, Apple ne manque pas de chiffres. Dans un communiqué publié le 14 mai 2024, la firme à la pomme a mis en avant les nombreuses mesures mises en place sur son écosystème mobile pour protéger les utilisateurs et les utilisatrices des dangers du web.
La chasse aux faux avis et aux cartes bleues volées
Depuis 2020, ce sont pas moins de 374 millions de comptes qui ont été désactivés, soit pour avoir tenté d’arnaquer des gens avec des applications frauduleuses soit pour avoir faussé les classements via des notes fictives sur certaines fiches logicielles de l’App Store. 152 millions de commentaires ont d’ailleurs été supprimés « pour des raisons de lutte contre la fraude », indique Apple.
Les mesures prises par Apple ne se limitent d’ailleurs pas à l’App Store. L’entreprise précise qu’elle a bloqué l’installation ou l’utilisation de 3,8 millions d’apps « pirates » issues de magasins d’applications tiers qui utilisent des certificats d’entreprise pour installer des paquets inconnus et contourner les restrictions de l’App Store. « En déjouant les tentatives de fraudes d’acteurs mal intentionnés, Apple garantit que les utilisateurs et utilisatrices peuvent installer des logiciels en toute confiance sur leurs appareils, rassuré par les nombreux garde-fous mis en place pour les protéger. »
Apple fait la nique à l'Union européenne
La date de la publication de ce communiqué n'est pas choisie tout à fait fortuitement. En effet, ce plaidoyer en faveur de la sécurité de l'App Store est sorti le même jour qu’iOS 17.5, qui permet justement l’installation d’applications à partir de sources tierces. Contrainte par le Digital Markets Act, la firme à la pomme a en effet dû ouvrir le marché de distribution d’app sur iPhone (et bientôt sur iPad) à la concurrence.
Après s’être battu bec et ongle pour éviter une telle entorse à son modèle économique, l’entreprise n’a pas eu d’autre choix que de se plier aux nouvelles règles de l’Union européenne en laissant les développeurs et développeuses s’émanciper de l’écosystème Apple.
Cet accent sur la sécurité de l’App Store vient donc renforcer l’argumentaire déployé par Apple depuis des mois qui positionne le « sideloading » (le fait d’installer des apps depuis des sources tierces) comme un danger pour la sécurité et la vie privée. Une pirouette marketing qui convaincra ou non les internautes (et Bruxelles), c’est à voir.
Source : Apple Newsroom