Et si l'App Store n'était plus l'unique solution pour installer des applications sur iPhone ? Une loi rendant obligatoire l'ouverture au sideloading est discutée aux États-Unis.
Apple est sur tous les fronts. Toujours en procès contre Epic Games qui l'accuse de pratiques anti-concurrentielles, la firme de Cupertino doit aussi tenter de faire rejeter une nouvelle loi antitrust aux États-Unis.
Des mesures antitrust contre les géants de la tech
Le Open Markets Act est actuellement en cours de discussion chez les sénateurs américains, et il a de bonnes chances d'être approuvé puisqu'il a reçu le support à la fois des Démocrates et des Républicains.
Ce texte prévoit plusieurs mesures favorisant la concurrence. En l'état, il interdirait aux entreprises de forcer les développeurs et éditeurs d'applications à utiliser leur propre système de paiement. Dans le cas d'iOS, cela signifierait avoir la possibilité de passer outre la fameuse commission d'Apple.
La loi prévoit également d'empêcher les propriétaires de marketplaces d'exploiter des informations qui ne soient pas publiques pour améliorer ses propres services ou produits et ainsi concurrencer déloyalement les vendeurs tiers. Amazon est pointé du doigt pour ces pratiques.
Apple invoque la sécurité de l'App Store
Mais surtout donc, le Open Markets Act s'attaque aux systèmes fermés comme iOS en ouvrant la porte à l'arrivée de magasins d'applications tiers. L'App Store ne serait donc plus le seul moyen de télécharger et d'installer des applications sur un iPhone.
Une hérésie pour Apple, qui a rédigé une lettre à l'attention des sénateurs pour faire valoir son point de vue sur la question. La marque à la pomme exige un retrait du texte, ou tout du moins des amendements les plus préjudiciables pour ses intérêts.
« Nous sommes profondément préoccupés par le fait que la législation, à moins qu'elle ne soit modifiée, permettrait aux grandes plateformes de médias sociaux d'éviter plus facilement les pratiques pro-consommateurs de l'App Store d'Apple et leur permettrait de poursuivre leurs activités », explique Tim Powderly, en charge des relations avec le gouvernement américain.
Selon lui, un tel texte de loi nuirait à la sécurité et à la vie privée des utilisateurs, les autres magasins d'applications étant moins regardants sur les contenus proposés sur leur store. Apple déclare craindre une prolifération de logiciels malveillants, d'escroqueries et de vol de données.
Le Open Markets Act est discuté ce jeudi 3 février 2022, mais sera soumis plus tard à un vote des sénateurs.
Source : Bloomberg