L'annonce du GH3 nous titillait, nous sommes donc allés sur le stand de Panasonic, en compagnie de David Lim. Une fois le boîtier en main, on se rend compte que le bougre est trapu (le boîtier, pas David...). Le GH3 tient davantage du petit reflex type EOS 650D de Canon que de l'hybride avec viseur (type Lumix G5). Une belle poignée, bien grippée accueille la paume et laisse les doigts sécuriser la prise. C'est encore plus impressionnant avec le grip optionnel monté. Notez que ce dernier réplique les touches ISO, balance des blancs, correction d'exposition, Fn, et AE/AF Lock, en plus des molettes et de l'obturateur vertical. Et il apporte bien sûr une batterie supplémentaire. Côté ergonomie, pas de doute, le GH3 cherche bien à séduire le pro, ou tout du moins, l'utilisateur chevronné. Le boîtier essaime en effet cinq touches Fn, trois modes C personnalisables, un sélecteur de cadence, trois molettes (une sur le dessus, une autre à l'arrière et la roue codeuse) et une prise de synchro flash !
Le viseur oled est vaste et superbement précis, l'écran articulé tactile (oled également) très réactif et correctement défini. Côté mise au point, ça fuse. L'AF pinpoint fonctionne très bien (on zoome sur une zone de l'image pour indiquer plus précisément le point où on veut que se fasse le focus). Et l'usage en tandem du viseur électronique pour cadrer et de l'écran tactile pour faire sa mise au point offre un vrai confort d'utilisation (on fait glisser son doigt sur l'écran, déployé de préférence, l'oeil dans le viseur voit alors la zone de mise au point changer). Bref, si le puriste criera au scandale devant tant d'électronique, il faut bien reconnaître que cette électronique peut se montre redoutable quand elle est maîtrisée.
Enfin, ce que nous avions oublié de préciser, c'est que le mode vidéo vient de faire un bond qualitatif majeur. Pourquoi ? Parce que le GH3 adopte un débit d'encodage maximum de 72 Mbps en 1080p à 25 im/s, en ALL-I frame (toutes les images restent indépendantes, compressées de la même manière) ! En IPB (l'autre mode), les images sont codées par bloc. Avec des images clé moins compressées (I-Frame) et des images prédites en fonction des précédentes (P-Frames) et d'autres prédites en fonction des précédentes plus des successives (B-Frames), toutes deux beaucoup plus compressées. C'est le mode de fonctionnement qu'utilise entre autres l'AVCHD, un format qui est donc difficile à éditer. Le GH3 atteint tout de même le débit musclé de 50 Mbps en 1080p à 50 im/s en IPB. Quand on voit ce que donne déjà l'AVCHD à 28 Mbps de Sony par exemple, on a hâte de voir le rendu du GH3 !
Le GH3 avec son micro-canon optionnel, la prise micro 3,5 mm et la sortie casque
Le GH3 ferme surtout la boucle de la famille des Lumix G, la plus aboutie à ce jour des hybrides. Avec les GF en entrée de gamme, conçus pour les utilisateurs voulant sortir du compact avec quelque chose de plus qualitatif mais toujours aussi simple à utiliser. Comme nous le dit David Lim, avec un objectif X compact, l'ensemble reste peu encombrant. Le GX viendra rassasier l'utilisateur plus exigent, voulant les atouts des GF mais avec davantage de technicité et de contrôles manuels. Le G5 s'atèle lui à chasser sur les terres des premiers reflex, guère plus avancés, mais plus encombrants et moins doués en vidéo. Et le GH3 tape encore plus haut, avec notamment une prestation vidéo comparable d'après David Lim aux ténors des reflex, type 5D Mark II. Le tout profitant d'un parc d'optiques désormais complet et qualitatif, avec des focales fixes comme celles annoncées (42,5 mm f:1,2 et 150 mm f:2,8).
La singularité de Panasonic, qui ne propose plus de reflex, c'est que ses hybrides ne sont pas là pour combler un manque entre compacts et reflex. Mais bel et bien pour s'attaquer directement au secteur du DSLR. Restera à voir si le GH3 et son nouveau capteur Micro 4:3 tiendront la comparaison avec des systèmes en APS-C, voire 24x36 mm en cours d'expansion... Nous le testerons, assurément !
Des mock-up des focales 42,5 mm F:1,2 et 150 mm F:2,8