Le président de la République a effectué quelques commentaires sur le nouvel AI Act qui montrent un enthousiasme très tempéré.
La semaine dernière, la Commission européenne annonçait partout qu'un accord avait enfin été trouvé pour des règles à imposer au développement de l'intelligence artificielle sur le vieux Continent, le fameux AI Act. Mais si pour de nombreuses personnes à Bruxelles, il s'agit d'une avancée unique à mettre au crédit de l'Union Européenne, pour d'autres personnes, il pourrait s'agir d'un texte encore imparfait. D'autres personnes comme Emmanuel Macron !
Un problème de concurrence
L'enthousiasme n'est pas forcément communicatif en politique. Car si le nouveau AI Act a été fêté à Bruxelles, à Paris, ce sont plutôt les inquiétudes qui émergent. Et c'est la voix la plus importante du pays, celle du président de la République, qui s'est exprimée à ce sujet.
Emmanuel Macron a ainsi expliqué qu'il ne pensait pas que « beaucoup plus réguler que les autres » était « une bonne idée. » Dans sa ligne de mire, les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni, qui proposeront des règles bien moins contraignantes, leur donnant un avantage dans ce nouveau marché.
L'AI Act « fait qu'on est le premier endroit au monde où, sur les modèles dits fondationnels d'IA, on va beaucoup plus réguler que les autres » a détaillé le locataire de l'Élysée.
La France veut protéger Mistral AI
L'inquiétude est d'autant plus compréhensible que cette annonce arrive au moment où une licorne française spécialisée dans l'intelligence artificielle, Mistral AI, commence à pointer le bout de son nez. Cette société vient en effet d'achever une levée de fonds de plusieurs centaines de millions d'euros, et affiche une valorisation de près de 2 milliards d'euros. Et il semble qu'Emmanuel Macron ne veuille pas voir son développement obéré.
« On peut décider de réguler beaucoup plus vite et beaucoup plus fort que nos grands compétiteurs. Mais on régulera des choses qu’on ne produira plus ou qu'on n’inventera pas. Ce n'est jamais une bonne idée et donc il faut qu'on soit toujours à la bonne vitesse et en tout cas au bon rythme » a indiqué le chef de l'État.
Source : Le Parisien, Libération