Une start-up française qui s'apprête à révolutionner le monde du stockage de données physiques © Biomemory
Une start-up française qui s'apprête à révolutionner le monde du stockage de données physiques © Biomemory

La start-up française Biomemory travaille sur une technologie de stockage des données passant par l'ADN, afin d'offrir à la mécanique une meilleure durabilité. Cette carte mémoire permet ainsi de convertir des données binaires en nucléotides.

Quiconque a déjà employé une clé USB ou un disque dur externe classique sait combien il peut parfois être frustrant de constater que, 5 ans après l'utilisation originelle de l'un de ces outils, les données stockées finissent par s'évaporer comme par magie.

S'il y a bien un défaut à allouer à ces outils de stockage, c'est bien leur durabilité. Et forcément, cela fait déjà plusieurs années que des méthodes technologiques alternatives sont étudiées afin de remplacer les mécaniques de stockage actuelles. On pense notamment au Project Silica de Microsoft ou au travail de la start-up allemande Cerabyte, dont le but est de transférer des données dans un outil fait en verre et en céramique. Les avancées ne s'arrêtent pas là, puisque l'on pourrait bien utiliser l'ADN à l'avenir !

Plus de 1 000 euros pour 1 k/o de données

Biomemory est une start-up française dont le but est simple, mais en pratique beaucoup plus compliqué : convertir des données binaires en ADN. L'entreprise souhaite ainsi être la première au monde à permettre la commercialisation d'une carte capable de stocker 1 kilooctet de données pour 1 000 euros. Autant dire que, alors que l'on peut aisément trouver des clés USB capables de stocker 1 téraoctet pour moins de 100 euros, l'attrait semble jusqu'ici assez limité. Cependant, cette nouvelle technologie a de nombreux avantages : ces cartes sont capables de conserver ces données pendant plus de 150 ans, ce qui est évidemment bien supérieur à la durée de vie de la personne l'employant. Par ailleurs, elles sont beaucoup plus économes en matière d'espace.

Pour accéder aux données de la carte ADN, il faut ainsi l'envoyer à un laboratoire partenaire, où les séquences ADN sont alors converties en données numériques, puis envoyées par mail à l'utilisateur. Pour le moment, cette technologie peut être employée pour stocker de toutes petites images ou du texte. Cependant, comme toute nouveauté dans le milieu de la tech, c'est plutôt dans l'avenir que les choses s'annoncent prometteuses.

Une carte capable de convertir des données binaires en ADN © PublicDomainPictures / Pixabay
Une carte capable de convertir des données binaires en ADN © PublicDomainPictures / Pixabay

Une technologie révolutionnaire et écologique

En effet, ce processus de stockage par ADN possède un beau potentiel, notamment d'un point de vue écologique : pour mettre les choses en perspective, un gramme d'ADN peut être capable de stocker 215 pétaoctets, soit 215 millions de gigaoctets. Il est donc tout à fait possible qu'à terme, cette technologie permette de remplacer complètement les moyens actuels, tout en réduisant leur taille globale et leur impact sur l'environnement.

Pour le moment, la méthode n'en est encore qu'à ses balbutiements : son prix élevé et sa lenteur encore pachydermique en font plus une curiosité qu'un véritable intérêt auprès des amateurs pragmatiques de stockage physique. Malgré tout, elle pourrait à l'avenir devenir un nouveau standard, capable de remplacer d'immenses centres de données en une carte capable de tenir dans le creux de la main. Pour peu que l'on soit encore en vie pour en profiter.

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