Transcender la capacité de stockage des disques durs à un niveau jamais atteint grâce au graphène, voilà le pari fou de chercheurs issus de l'Université de Cambridge.
Le légendaire matériau bidimensionnel léger comme une plume et aussi dur que le diamant pourrait ainsi réussir là où toutes les solutions ont échoué. En effet, la tentative de dépasser les limites physiques connues quant à la capacité de stockage des disques durs ne date pas d'hier.
Remanier la formule
Des disques durs pouvant stocker jusqu'à 100 To de données, la technologie d'enregistrement magnétique assistée par la chaleur (HAMR en langue de Shakespeare) l'avait déjà promis. Si cette technologie a en effet permis d'atteindre de nouveaux sommets, la voici pour l'heure face à un obstacle matériel.
Avec des capacités de stockage toujours plus élevées s'en est suivi l'impact de la friction, de la corrosion, et donc de l'usure mettant en péril la stabilité thermique des disques durs. La faute aux limites imposées par le matériau utilisé sur les produits estampillés HAMR.
Ces derniers sont en effet affublés de surcouches en carbone qui ont pour tâche de protéger la surface des disques. Toutefois, ces surcouches se montrent trop épaisses pour permettre de dépasser les limites connues en termes de capacité de stockage.
Le graphène, encore la solution miracle ?
C'est là que les chercheurs de l'Université de Cambridge entrent en jeu. Celle-ci accueille d'ailleurs en son sein une institution appelée fort justement « Centre Graphène de Cambridge ». Un lieu dédié donc à la recherche d'applications concrètes du graphène.
Et il semble qu'une telle application a été trouvée pour les disques durs : l'idée des chercheurs est donc de remplacer tout ou partie des surcouches de carbone, qui ont atteint leur limite, avec des surcouches de graphène. Comme mentionné plus tôt, le graphène a cette propriété miracle qu'il se montre aussi léger et fin que résistant, se présentant ainsi comme le candidat parfait dans ce cas d'étude.
Les chercheurs ont même avancé qu'une seule surcouche de graphène peut réduire la friction et la corrosion 2,5 fois plus efficacement que les meilleures solutions actuellement connues. Ils estiment ainsi que le graphène pourrait trouver une application de masse dans ce domaine et permettre une avancée technologique fulgurante.
Il y a peu, nous apprenions que le protocole NVMe 2.0 prendrait en charge les disques durs traditionnels. Si ces derniers venaient en plus à être dopés au graphène, pourraient-ils reprendre la place que les SSD leur ont subtilisée ? L'avenir seul le dira.
Source : University of Cambridge