Impensable il y a seulement quelques années, le record que vient de battre Western Digital ouvre la voie à des disques durs aux capacités folles.
Des disques durs à 5, à 7, voire à 8, ou même à 9 plateaux pour les plus modernes (et les plus onéreux aussi), on connaît, mais des modèles de 3,5 pouces à 11 plateaux en gardant la même épaisseur, ça, c'est totalement nouveau.
La prouesse est signée Western Digital, qui se sent d'ailleurs pousser des ailes en annonçant dans la foulée la commercialisation d'unités de 32 To de capacité et des prototypes « proches » de nous à pas moins de 50 To !
Réduire l'espace entre les plateaux
Au travers d'une double publication dans un communiqué de presse tout ce qu'il y a de plus formel ainsi que d'un message sur son blog officiel, Western Digital a donc officialisé une prouesse considérée comme inaccessible il y a encore peu.
Aujourd'hui, la majorité des disques durs sont commercialisés pour les centres de données, même s'il en reste encore dans les NAS des particuliers et des PME. Les centres de données ne peuvent repenser toute leur infrastructure pour de nouveaux disques durs, et les fabricants doivent donc faire avec cette épaisseur standard des baies de stockage. Cela laisse peu de marge de manœuvre pour augmenter la capacité.
Takaaki Deguchi, responsable de l'équipe de conception Western Digital à Fujisawa, au Japon, explique le problème en ces termes : « Sans modifier la hauteur totale [du disque dur], nous nous sommes demandé comment ajouter un disque supplémentaire. […] Il faut soit réduire l'espacement entre les disques, soit l'épaisseur du disque, soit d'autres éléments comme le moulage de la base ou l'épaisseur du capot supérieur. »
Vers des capacités de 40, voire 50 To ?
Pour atteindre le record de 11 plateaux, Western Digital n'a cette fois pas modifié la structure de ses plateaux et s'est donc plutôt focalisée sur la diminution de cet espace, déjà redoutablement fin, qui sépare les plateaux.
Takaaki Deguchi explique qu'il a ainsi été question de rapprocher encore un peu plus les têtes de lecture/écriture et les bras qui les supportent, avec les plateaux. Cette entreprise hasardeuse n'était toutefois pas suffisante. Ainsi, avec son équipe, il a également travaillé à la réduction de l'épaisseur du châssis, sans bien sûr que la rigidité de l'ensemble soit compromise. L'ingénieur explique qu'il « s'agit d'économiser quelques microns dans des zones ciblées qui aboutissent à quelque chose d'assez important ».
Ajouter un onzième plateau est la piste la plus évidente pour augmenter la capacité des disques durs, et Western Digital envisage déjà des modèles de plus de 40 ou 50 To. Il est aussi possible d'augmenter la densité des données stockées sur les plateaux avec de nouvelles technologies du type (HAMR ou MAMR par exemple), mais avec ses 11 plateaux, Western Digital est déjà capable de commercialiser un modèle de 32 To.
Pour l'heure, jusqu'à 32 To par disque dur
Au-delà des explications techniques très intéressantes de son blog officiel, Western Digital a aussi fait une communication autour de ce onzième plateau et des modèles de disques durs qui en découlent.
Il a ainsi d'abord été question de l'Ultrastar DC HC590, qui repose sur la technologie dite ePMR (Energy-assisted PMR) laquelle, associée à ce onzième plateau, permet d'atteindre une densité de 2,36 To par plateau et une capacité totale maximale de 26 To (un modèle de 24 To est aussi commercialisé), alors que la vitesse de rotation reste à 7 200 tr/mn et que les débits sont estimés à 302 Mo/s.
À côté de ces deux modèles, l'Ultrastar DC HC690 se propose d'aller encore un peu plus loin en exploitant la technologie SMR (Shingled Magnetic Recording). Là, en superposant partiellement les pistes, on peut atteindre une densité de 2,9 To par plateau. De fait, Western Digital peut proposer des modèles de 30 et 32 To, cependant dotés d'un débit un peu plus faible (de 260 Mo/s), malgré une vitesse de rotation identique de 7 200 tr/mn.
Si Western Digital évoque une disponibilité immédiate, elle ne donne pas de précisions sur les tarifs de disques durs qui ne semblent pas devoir se retrouver chez nos revendeurs… du moins, pas dans un premier temps. Ce sont des modèles clairement prévus pour les centres de données et les grands comptes.
Sources : Blog WD, Western Digital