© NATA
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De l'aveu même de leurs patrons, le développement de l'intelligence artificielle pourrait présenter des risques existentiels pour l'humanité, justifiant leur régulation dans les pays démocratiques d'où elles proviennent.

Alors forcément, la possibilité que de tels outils se retrouvent entre les mains de régimes autoritaires est au minimum très inquiétant. D'autant qu'il ne s'agit pas d'une possibilité, mais déjà d'un fait avéré dans des pays comme l'Iran, la Chine ou la Russie. Et si la Corée du Nord n'est pas franchement en pointe sur la question, et que les très fortes sanctions à son encontre n'aident pas au développement de nouvelles technologies, le régime de Kim Jong Un n'est pas décidé à laisser une technologie potentiellement terrifiante lui échapper. Forcément, du côté de Séoul, on regarde ce développement avec inquiétude.

Un développement retardé par les sanctions, mais pas stoppé

Hyuk Kim, chercheur au sein du centre pour les études sur la non-prolifération, a récemment publié une étude sur l'accès et l'utilisation de la Corée du Nord à l'intelligence artificielle. Pour lui, il est indéniable que les sanctions à l'encontre du pays, initialement pour l'empêcher d'accéder à l'arme nucléaire, ont freiné par la même son accession aux technologies utilisant l'intelligence artificielle. Mais il est désormais clair que le régime autoritaire a désormais un accès plus ou moins avancé aux deux.

Pour Hyuk Kim, cela a notamment été rendu possible par la collaboration entre des scientifiques du pays et des étrangers, notamment originaires de son allié historique : la Chine. Cette utilisation de l'IA par la Corée du Nord n'est pas qu'une théorie : la presse officielle du régime en a fait état d'une part et, s'il est vrai que l'on peut douter des affirmations qui y sont tenues, les services secrets du voisin et rival du Sud ont également repéré l'utilisation d'IA par des hackers du pays pour tenter de trouver des failles de sécurité. Ils ont annoncé surveiller étroitement la situation, mais quand on fait partie des services secrets de Corée du Sud, quand surveille-t-on un autre pays ?

KCNA/Newscom/RTR
KCNA/Newscom/RTR

Le régime de Pyongyang utiliserait déjà l'IA dans de nombreux domaines

Si la Corée du Nord n'est pas vraiment à la pointe de la modernité dans tous les domaines, il faut reconnaître que son intérêt pour l'IA n'est pas récent pour autant. Probablement inspiré par le grand voisin chinois, un institut dédié à son étude et son développement a vu le jour dans le pays au plus tard en 2013 et depuis, différents produits utilisant l'intelligence artificielle ont été adoptés par le régime. Et comme toujours avec ce régime autoritaire, les usages concernés font légèrement froid dans le dos.

L'IA aurait ainsi été utilisée par Pyongyang dans le cadre de la réponse à l'épidémie de COVID-19, pour s'assurer que le port du masque était respecté. Mais la technologie servirait également, forcément, au contrôle de la population au sens plus large, mais aussi à assurer la sécurité des installations nucléaires du pays, ou encore à effectuer des simulations de conflit armé et à organiser des cyberattaques. Évidemment, à Séoul, rien de très enthousiasmant là-dedans.

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Source : Reuters