Après de longues années de défaites et de ratés, les autorités policières internationales ont enfin réussi à faire tomber le collectif de hackers Lockbit. Elles en ont profité pour faire la nique aux anciens membres du groupe.
Qui a dit que la police n’avait pas d’humour ? La grande opération « Cronos », menée par Europol, le FBI et les services britanniques (NCA), a non seulement permis de mettre à mal le groupe de hackers Lockbit en mettant hors ligne leur site, mais aussi de prouver que les forces de l’ordre savent manier la satire.
De la provocation envers Lockbit
Alors que jusqu’ici le site de Lockbit servait majoritairement aux hackers à se vanter de leurs exploits et à réclamer des rançons, la plateforme a une tout autre tête maintenant que le réseau a été démantelé. Ou plutôt, elle ressemble très fortement au site précédent, mais n’affiche plus du tout le même contenu.
Les forces de l’ordre ont en effet repris l’exact même design qui servait aux pirates de Lockbit, mais l’ont détourné pour faire la promotion de l’opération de police fraîchement réussie et pour publier toutes les informations utiles à destination des victimes. Le FBI, Europol et le NCA ont même glissé quelques blagues réservées aux initiés çà et là.
Certaines captures d’écrans, montrant l’étendue du contrôle qu’exerçait secrètement les forces de police avant le démantèlement, sont innocemment nommées « This_is_really_bad.png », « doesn’t_look_good.png » ou encore « oh_dear.png », qu’on pourrait traduire littéralement par « C’est_vraiment_pas_idéal.png », « Ça_sent_pas_bon.png » et « Oh_mon_dieu.png » ou plus librement par quelque chose comme « on vous a bien eu, ce site appartient désormais aux forces de l’ordre ».
Du pseudo doxxing ironique
Ce n’est pas tout, reprenant les codes de mise en scène de Lockbit, les autorités ont également publié une page sobrement intitulée « Qui est LockbitSupp ? La question a 10 millions de dollars » en référence à une déclaration faite par le fameux LockbitSupp (leader du groupe) quelques mois auparavant quand ce dernier avait mis un prix de 10 millions sur sa propre tête pour faire bisquer le FBI. Du gros bandeau avec un compte à rebours (qui finit le 23 février) jusqu’à l’image avec les liasses de billets enchaînées, l’imitation des annonces de doxxing de Lockbit est impeccablement exécutée.
Histoire de bien enfoncer le clou, une section entière du site est même dédiée à celles et ceux qui ont vu leurs données prises en otage par des logiciels distribués par Lockbit. Y est détaillée la meilleure manière de récupérer ses données avec l’aide des forces de l’ordre. Pas sûr que les victimes comme Thalès se donnent le mal d’aller fouiller le dark web pour obtenir de l’aide, mais il est certain que l’équipe en charge de l’opération s’est bien amusé.
Source : Lockbit via Ars Technica