Une vague d'arnaques aux faux taxis sévit en France depuis mai 2023. Elle touche aussi bien les compagnies que les clients, piégés par l'utilisation du moteur de recherche Google par les escrocs.
Des plateformes téléphoniques étrangères pirates œuvrent, depuis près d'un an, pour usurper l'identité de compagnies de taxis renommées, comme G7 ou Taxi Lyonnais. Elles utilisent le système sponsorisé Google AdWords ainsi que des sites miroirs pour induire les clients en erreur, et leur faire payer des courses parfois 40 % plus coûteuses qu'en temps normal. Pour piéger leurs victimes, les pirates commencent par se présenter en se faisant passer pour des prestataires locaux de taxis réels.
Une arnaque au faux taxi rondement menée, avec un vrai chauffeur qui réalise la course mais une facture qui explose
Alors comment fonctionne l'arnaque ? D'abord, les malfrats créent des sites miroirs. Derrière ces sites, on retrouve une simple page web qui copie les noms commerciaux, chartes graphiques et logos des compagnies de taxis. Taxi Lyonnais, 200 chauffeurs indépendants au compteur, fait partie des victimes. G7, grosse compagnie parisienne, est également visée, tout comme Taxi de Lyon.
Sur les sites, on ne retrouve pas d'informations légales, rien qui puisse prouver que le site est authentique, à part bien sûr l'identité visuelle et la dénomination des compagnies. Une fois dessus, les clients peuvent procéder à des réservations, soit en ligne, soit par téléphone. Comme si de rien n'était.
Lorsqu'un client procède à sa réservation, il reçoit même une confirmation par SMS, avec le nom de la société dont l'identité a été usurpée. Le jour du rendez-vous, une voiture vient bien récupérer le client, mais ce n'est pas réellement un taxi, plutôt une voiture banalisée, ou un VTC, qui se justifie alors de bien travailler main dans la main avec la société de taxi flouée. Au final, les clients se retrouvent à payer des courses 40 % plus cher qu'un tarif traditionnel. Une escroquerie rondement menée.
21 février 2024 à 08h04
Google, l'instrument premier utilisé par les escrocs aux faux taxis
Ça, c'est pour la partie visible de l'iceberg. Celle immergée est un peu plus problématique. Bien malgré lui, le géant Google est pointé du doigt, les compagnies de taxis l'accusant d'être, en quelque sorte, complice des escrocs.
Car en effet, leur visibilité, les malfrats la doivent à la firme de Mountain View. Les pirates mettent en effet en avant leurs sites miroirs sur le moteur de recherche grâce à Google AdWords, l'outil qui permet, moyennant finance, d'être plus visible dans les recherches, et d'apparaître tout en haut des résultats. Les escrocs profitent du fait que tout nouveau site qui transite par AdWords « bénéficie d'une exposition de premier choix », explique Julien Vernusse, directeur général de Taxi Lyonnais.
Pour le moment, et malgré les plaintes, rien ne change, notamment parce que les sites sont hébergés à l'étranger, et que les organisations derrière ces arnaques sont très bien hiérarchisées. Leurs dirigeants discutent via Telegram, et ils sont difficiles à localiser. Néanmoins, la riposte s'organise, et la Répression des fraudes, la DGCCRF, a été prévenue.
- Bonnes performances
- Simple et agréable à utiliser
- Mises à jour régulières
Source : Le Dauphiné