L'usage de l'IA dans le cadre militaire tend à devenir de plus en plus commun. C'est ce que montrent les dernières opérations lancées par les États-Unis au Moyen-Orient.
Malgré les craintes du public, il était assez clair que la technologie de l'intelligence artificielle allait à un moment ou à un autre devenir un outil pour les actions militaires. Aux États-Unis, le Pentagone a ainsi lancé plusieurs initiatives pour pouvoir bénéficier des apports de l'IA. Et on commence à en voir les résultats, celle-ci ayant été utilisée ces derniers temps dans des actions offensives de l'armée américaine.
85 frappes menées grâce à l'IA
L'intelligence artificielle n'a pas chômé dans les locaux du département de la Défense des États-Unis. Car d'après des propos de la responsable de la technologie au sein du commandement central des États-Unis, Schuyler Moore, propos rapportés par Bloomberg News, de nombreuses frappes menées par les USA ont récemment été guidées par l'IA.
Plus exactement, ce sont 85 frappes sur des sites au Moyen-Orient durant le mois de février qui sont concernées. L'IA a dans ce cadre aidé les soldats américains à distinguer des centres où se trouvaient des rockets, des missiles, des drones et des centres d'opérations de milice lors d'attaques lancées le 2 février dernier en Irak et en Syrie. La technologie est aussi utilisée pour frapper les rebelles Houthis, qui, en soutien aux Gazaouis, sont depuis plusieurs mois à l'origine de tirs contre des navires dans la mer Rouge.
Un ancien projet en collaboration avec Google
Pour ces besoins, le Pentagone a fait appel à des algorithmes d'apprentissage automatique qui avaient été développés dans le cadre du projet Maven. Un projet qui, à sa naissance, bénéficiait d'un partenariat avec Google, avant d'être l'objet d'âpres critiques et d'une pétition rassemblant plusieurs milliers de signatures d'employés de la firme californienne.
La direction avait ainsi dû abandonner la collaboration avec le Pentagone à la fin du contrat, en 2019. La fin d'une association qui n'a pas empêché les militaires américains, toujours selon Schuyler Moore, de continuer à explorer la meilleure manière d'utiliser l'IA afin de repérer des cibles, en utilisant des images produites par les drones et les satellites.
Schuyler Moore tient tout de même à rappeler que l'on est encore loin de Skynet, et que l'IA est constamment supervisée par des humains, humains qui choisissent comment mener l'opération et quelles armes utiliser. « Chaque étape faisant appel à l'IA est contrôlée par un humain à la fin » indique-t-elle. Mais jusqu'à quand ?
Source : Engadget