Les escroqueries liées aux offres d'emploi frauduleuses explosent. L'IA permet aux escrocs de créer des annonces ultra-crédibles et de cibler leurs victimes avec précision. Les pertes financières et les vols d'identité se multiplient, obligeant les candidats à redoubler de vigilance.
Le marché de l'emploi est l'un des nombreux terrains de chasse arpentés par les escrocs. Mais ils ne le vérolent pas tous seuls. Ils s'offrent le luxe d'exploiter l'intelligence artificielle pour concevoir des offres alléchantes et tromper les chercheurs d'emploi.
Le phénomène prend de l'ampleur. En 2023, les signalements d'arnaques à l'emploi ont grimpé de 118 % par rapport à 2022. Les criminels affinent leurs techniques et utilisent l'IA pour peaufiner leurs messages. Le succès ne se fait pas attendre, avec des annonces qui ont l'air authentiques et des escrocs plus convaincants que jamais.
Le piège se referme sur des victimes qui ne se doutent de rien, surtout dans un contexte où le travail à distance s'est généralisé et où, notamment en France, le taux de chômage dépasse allègrement les 7 % de la population active, selon l'INSEE.
L'IA, véritable tremplin des offres d'emploi frauduleuses
L'IA donne un sérieux coup de pouce aux escrocs. Ils s'en servent pour créer des tonnes de fausses offres d'emploi ultra-réalistes. Ces annonces ressemblent comme deux gouttes d'eau à de vraies opportunités professionnelles. Elles ciblent souvent des secteurs porteurs comme le marketing digital ou le développement informatique.
Le scénario, lui, est comme souvent digne d'un navet réchauffé. Le candidat reçoit un message alléchant par SMS, e-mail ou sur une messagerie. L'offre promet monts et merveilles : un job flexible, à domicile, sans qualifications requises et avec un salaire mirobolant. Qui n'en rêverait pas ? C'est là que le piège se referme.
Les escrocs ne lésinent pas sur les moyens pour mettre leurs victimes en confiance. Ils créent de faux sites de recrutement très élaborés. Certains vont jusqu'à organiser des entretiens d'embauche bidon. L'objectif ? Soutirer des informations personnelles sensibles comme le numéro de sécurité sociale ou les coordonnées bancaires.
La loi ne semble pas les effrayer. Pourtant, en France, le Code pénal définit trois infractions majeures liées à la fraude et à l'usurpation d'identité, souvent liées aux fausses offres d'emploi :
- L'escroquerie (article 313-1), qui consiste à tromper une personne pour obtenir des biens ou services, par usage de faux nom, abus de qualité ou manœuvres frauduleuses. La peine est de 5 ans de prison et 375 000 euros d'amende ;
- La collecte frauduleuse de données personnelles (article 226-18), qui est punie de 5 ans de prison et de 300 000 euros d'amende ;
- L'usurpation d'identité (article 226-4-1), y compris en ligne, visant à troubler autrui ou à porter atteinte à son honneur, qui est sanctionnée d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende.
Les pertes peuvent être considérables. Pour ne citer qu'eux, en 2022, les Américains ont déclaré 367 millions de dollars de préjudices liés à ces arnaques. En France, selon le site Ideal Investisseur, une victime de fausse offre d'emploi perdrait en moyenne 2 463 euros. Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. De nombreuses victimes n'osent pas porter plainte, par honte ou par méconnaissance de leurs droits.
Conseils aux candidats qui répondent aux offres d'emploi
Ces arnaques se propagent par de multiples canaux : SMS, WhatsApp, réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn… aucun n'est épargné. Certains escrocs utilisent même des malwares comme WarmCookie ou KaolinRat pour infecter les ordinateurs de leurs victimes grâce à des offres d'emploi vérolées.
Pour éviter de tomber dans le panneau, Clubic vous a préparé un petit devoir de vacances. Première règle d'or : méfiez-vous des offres trop belles pour être vraies. Un salaire mirobolant pour un job sans qualifications ? Il y a sûrement anguille sous roche.
Vérifiez toujours l'identité de votre interlocuteur. N'hésitez pas à contacter directement l'entreprise censée recruter. Un coup de fil peut vous éviter bien des déboires. Ne transmettez jamais d'informations personnelles sensibles par e-mail ou messagerie. Un vrai recruteur ne vous les demandera pas à ce stade du processus. Faites aussi attention aux fichiers joints aux annonces. Ils peuvent contenir des malwares. Scannez-les avec un antivirus à jour avant de les ouvrir.
Si, malgré tout, vous êtes victime d'une arnaque, réagissez vite. Coupez immédiatement tout contact avec l'escroc. Conservez toutes les preuves : captures d'écran, e-mails, SMS… Elles seront utiles pour porter plainte. Signalez l'arnaque aux autorités compétentes. En France, vous pouvez utiliser la plateforme 33700 pour les SMS frauduleux. Pour les escroqueries sur les réseaux sociaux, utilisez les outils de signalement intégrés. N'hésitez pas à signaler ces offres frauduleuses sur Info Escroquerie en suivant ce lien ou sur la plateforme Pharos.
N'oubliez pas de prévenir votre banque si vous avez transmis des informations bancaires. Elle pourra prendre des mesures pour protéger votre compte. France Travail et Cybermalveillance.gouv ont publié des fiches pratiques pour vous aider à déceler les offres d'emploi frauduleuses et vous guider si vous en avez été victime, dont vous trouverez le lien en bas de cet article.
- Signalement simplifié des contenus illicites en ligne
- Collaboration étroite avec la police nationale
- Plateforme sécurisée et anonyme
Sources : CNET, Cybermalveillance.gouv, INSEE, Ideal Investisseur