La Commission australienne de la concurrence et de la consommation alerte sur une nouvelle tendance inquiétante : des escrocs ciblent les victimes d'arnaques précédentes en leur proposant de récupérer leur argent perdu, moyennant des frais. Cette pratique, appelée « re-scam », a déjà fait perdre des millions de dollars à de nombreuses personnes.
L'arnaque au recouvrement d'argent perdu n'est pas nouvelle, mais elle prend aujourd'hui une ampleur inédite. Les escrocs, surtout à l'approche des JO, ont compris qu'ils pouvaient facilement identifier leurs cibles en utilisant les données des victimes d'arnaques précédentes. Ils les contactent alors en se faisant passer pour des organismes officiels ou des entreprises spécialisées dans la récupération de fonds. Leur discours est bien rodé : ils promettent de retrouver l'argent volé moyennant le paiement de frais initiaux.
Mais en réalité, c'est une nouvelle escroquerie qui commence. Les victimes, déjà fragilisées par leur première mésaventure, sont particulièrement vulnérables et prêtes à tout pour récupérer leurs économies. C'est précisément sur cet espoir que comptent les escrocs pour les piéger à nouveau.
La DGCCRF australienne tire la sonnette d'alarme
La Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC) a révélé des chiffres alarmants. Entre décembre 2023 et mai 2024, pas moins de 158 cas d'escroqueries au recouvrement ont été signalés. Le préjudice total s'élève à 2,9 millions de dollars australiens, soit environ 1,9 million d'euros. Les personnes âgées de plus de 65 ans sont les plus touchées.
L'ACCC a identifié plusieurs méthodes utilisées par les escrocs. Certains se font passer pour des agences gouvernementales, des avocats ou même des organisations caritatives. D'autres prétendent être d'anciennes victimes ayant réussi à récupérer leur argent grâce à un service spécifique. Ils n'hésitent pas à créer de faux sites Web et à publier de fausses recommandations pour paraître crédibles.
La vice-présidente de l'ACCC, Catriona Lowe, a souligné la cruauté de ces pratiques. Elle a notamment cité le cas d'une personne ayant subi plusieurs arnaques successives : une escroquerie à l'investissement, suivie d'une arnaque au recouvrement, puis d'une escroquerie par accès à distance, et enfin d'un vol d'identité.
Comment se protéger et réagir face à ces arnaques ?
Ces escroqueries au recouvrement peuvent toucher n'importe qui. Si vous avez déjà été victime d'une arnaque, redoublez de vigilance. Voici quelques conseils pour éviter de tomber dans le piège :
- Ne répondez jamais aux appels, e-mails ou SMS non sollicités, ou encore sur les réseaux sociaux, y compris de la part de vos proches qui peuvent avoir été victimes d'usurpation de leur compte ;
- Méfiez-vous des offres qui semblent trop belles pour être vraies. Aucun service légitime ne peut garantir la récupération de fonds perdus dans une arnaque ;
- Ne versez jamais de frais initiaux pour récupérer de l'argent perdu ;
- Vérifiez toujours l'identité de votre interlocuteur. Contactez directement l'organisme qu'il prétend représenter en utilisant les coordonnées officielles ;
- Ne communiquez jamais vos informations personnelles ou bancaires à un inconnu ;
- Refusez catégoriquement toute demande d'accès à distance à votre ordinateur ou smartphone.
Si malgré tout, vous pensez être victime d'une telle escroquerie, que ce soit la première fois ou bien que vous soyez tombé dans le piège du « re-scam » :
- Contactez immédiatement votre banque pour bloquer les transactions suspectes, en faisant opposition aux paiements à venir ;
- Signalez l'escroquerie aux autorités compétentes, auprès de la CNIL, via la plateforme SignalConso qui vous guidera dans toutes vos démarches ;
- Changez tous vos mots de passe et surveillez de près vos comptes bancaires.
Gardez à l'esprit que la plupart des fonds volés sont rapidement transférés à l'étranger, rendant leur récupération très difficile. Les autorités travaillent à la mise en place de codes de conduite obligatoires pour les banques et les plateformes numériques afin de mieux lutter contre ces arnaques. En attendant, la meilleure protection reste la vigilance et le bon sens.
- Simple d'utilisation et rapide pour faire un signalement.
- Permet d'obtenir dans la plupart des cas une résolution au problème.
- Totalement gratuit.
Source : The Register, ACCC