Les tensions technologiques entre les États-Unis et la Chine franchissent un nouveau cap. Le géant taïwanais TSMC vient de suspendre ses livraisons de puces avancées vers la Chine, suite à une directive américaine visant particulièrement les composants utilisés pour l'intelligence artificielle.

Logo de TSMC. © Shutterstock
Logo de TSMC. © Shutterstock

Cette décision fait suite à la découverte d'une puce TSMC dans un processeur Ascend 910B de Huawei, un composant théoriquement soumis aux restrictions américaines. Une situation qui a mis le feu aux poudres et poussé le Département du Commerce américain à durcir encore davantage sa position envers l'empire du Milieu.

Le retour de bâton pour Huawei

La mesure, entrée en vigueur ce lundi 11 novembre, concerne spécifiquement les puces gravées en 7 nanomètres ou moins, particulièrement prisées pour les applications d'IA et le traitement graphique. TSMC a dû notifier en urgence ses clients chinois de l'arrêt des livraisons. Cette décision risque d'impacter sérieusement des entreprises chinoises comme Baidu ou Horizon Robotics qui dépendent de ces composants pour leurs développements en IA.

Pour TSMC, c'est également un coup dur : la part de son chiffre d'affaires réalisée avec la Chine est déjà passée de 20 % à 12 % depuis 2019. Cette nouvelle restriction s'inscrit dans une stratégie américaine plus large visant à freiner les ambitions technologiques chinoises, particulièrement dans les domaines stratégiques comme l'IA et la 5G.

Le Département du Commerce américain. © Shutterstock
Le Département du Commerce américain. © Shutterstock

Des questions qui restent en suspens

La présence d'une puce TSMC dans un processeur Huawei soulève des questions sur l'existence possible de réseaux d'approvisionnement parallèles. Comment ces composants ont-ils pu contourner les restrictions ? L'enquête est en cours. TSMC a également suspendu ses livraisons à Sophgo, un concepteur de puces chinois dont les designs sont étrangement similaires à ceux retrouvés chez Huawei. Une décision qui montre la volonté du fondeur taïwanais de jouer la carte de la transparence.

Les États-Unis prévoient déjà de nouvelles mesures de contrôle des exportations, tandis que la Chine accélère ses efforts pour développer une industrie des semi-conducteurs autonome. Une chose est sûre : la guerre technologique entre les deux superpuissances n'est pas près de s'arrêter. Cette situation rappelle étrangement celle de 2020, quand Huawei s'était déjà retrouvé privé d'accès aux technologies américaines. Mais cette fois-ci, c'est tout l'écosystème chinois de l'IA qui pourrait en pâtir.

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Source : Tech Crunch