Une unité militaire russe secrète, le GUGI, cible désormais les infrastructures sous-marines. Les États-Unis détectent une activité inquiétante autour des câbles stratégiques. Les tensions géopolitiques se ravivent en mer Baltique.
Pendant que le monde fixe son attention sur les conflits terrestres, Moscou tisse sa toile sous-marine. Les États-Unis ont en effet détecté une activité militaire russe croissante autour des câbles sous-marins stratégiques, qui transportent plus de 95 % du trafic Internet global. L'unité militaire secrète GUGI qui relève quant à elle de l'état-major général russe dispose de capacités de sabotage potentiel des infrastructures de communication mondiale.
Selon des responsables américains, la Russie déploie une flotte de navires de surface, sous-marins et drones navals, capables de cartographier et potentiellement perturber ces réseaux critiques. La mer Baltique est particulièrement surveillée, avec une présence russe accrue qui inquiète les services de renseignement occidentaux. Ambiance.
Comment le GUGI, l'unité fantôme de la marine russe, menace l'infrastructure numérique mondiale
Le GUGI - Direction principale de l'état-major général pour la recherche en haute mer - n'est pas une unité militaire comme les autres. Forgée dans le secret des états-majors russes, ce couteau suisse de la guerre hybride dispose d'une flotte tentaculaire qui comprend des navires de surface, des sous-marins et des drones navals, positionnés stratégiquement pour cartographier et potentiellement saboter les infrastructures sous-marines dites critiques.
Selon CNN, les rapports de renseignement sont sans équivoque : ces navires russes patrouillent systématiquement autour des câbles, loin des côtes nationales, dans un ballet aussi précis que menaçant. Une enquête conjointe des médias nordiques a suivi pendant des années une cinquantaine de navires, utilisant des analyses de données, des communications radio interceptées et des sources de renseignement.
Quant au navire chinois suspecté d'avoir endommagé deux câbles sous-marins en mer Baltique, il est fort probable qu'il ait été piloté par la Russie, malgré les réfutations en bloc de Moscou, selon nos confrères de RTL, qui relaient les propos du Wall Street Journal. « Des marins chinois auraient été commandités par les services secrets russes pour effectuer cette opération de sabotage économique contre l’Europe. C’est en tout cas l’avis des services européens », peut-on lire.
Pourquoi Washington surveille de près chaque mouvement suspect des navires russes dans les eaux internationales
Les États-Unis semblent avoir bien saisi l'enjeu stratégique. Chaque déplacement de navire russe près des câbles sous-marins est désormais scruté avec une attention redoublée. L'administration américaine considérerait tout sabotage comme une escalade significative, potentiellement plus grave qu'une agression territoriale classique.
Les câbles sous-marins ne sont pas de simples lignes de communication : ils sont les artères vitales de l'économie mondiale. On n'ose imaginer, même à l'échelle de notre quotidien, l'impact d'une coupure de ces infrastructures : marchés financiers en panique, communications gouvernementales interrompues, flux de données internationaux brutalement stoppés. Un scénario de guerre froide numérique qui dépasse largement le cadre traditionnel des confrontations militaires.
La marine américaine et ses alliés de l'OTAN ont significativement renforcé leur vigilance. Les patrouilleurs multiplient les missions de surveillance, en traçant chaque mouvement suspect, anticipant la moindre tentative de sabotage. Un jeu du chat et de la souris où chaque nation joue ses intérêts stratégiques sur un échiquier maritime ultrasensible.