Un phénomène qui semble préoccupant pour l'industrie du cinéma prend de l'ampleur sur TikTok : la diffusion d'extraits de films encore en exploitation. Et s'il s'agit bel et bien de piratage partiel, la réponse de certains studios semble plutôt légère… Pourquoi ?
Cette pratique récente, qui se démocratise chez les jeunes générations, a explosé depuis la sortie en salles de Wicked, le prequel du Magicien d'Oz. Avec la star internationale Ariana Grande en tête d'affiche, la comédie musicale attire de nombreux fans de cette dernière. La tendance est telle que pléthore d'extraits du long métrage sont partagés sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur TikTok. Ces vidéos ont déjà généré des millions de vues sur la plateforme.
Nouvelles habitudes de consommation
La diffusion d'extraits de films directement capturés dans les salles obscures s'inscrit dans de nouvelles habitudes de comportement, accélérées après la pandémie de COVID-19. Les jeunes spectateurs, en particulier, ont développé une relation différente avec les films, les percevant davantage comme du contenu à partager en ligne plutôt que comme une expérience sacrée à vivre exclusivement en salle, estime un cadre de l'industrie du cinéma dans un entretien accordé à Variety.
Logiquement, des voix s’élèvent contre cette normalisation du piratage partiel, considérée comme nuisible à l’expérience collective. Mais les studios, eux, ont une réponse plus mitigée : leurs équipes dédiées sont principalement orientées vers les copies complètes de longs métrages diffusées sur des sites de téléchargement illégal, et non sur les millions de clips courts partagés sur les réseaux sociaux.
Une publicité gratuite ?
Car selon eux, ces partages agissent comme une publicité gratuite, attirant une audience plus jeune, et augmentant l'intérêt pour les films. Le challenge « Before and After », par exemple, consiste à montrer l'émotion des spectateurs après la projection de Wicked, incitant les autres à le reproduire. Certains créateurs et acteurs semblent suivre la tendance ; Ryan Reynolds et Shawn Levy ont interagi avec certains contenus piratés de Deadpool & Wolverine plus tôt cette année, contribuant à leur viralité.
Le piratage représente, malgré tout, une perte importante pour l'industrie, estimée à 30 milliards de dollars par an, avec des répercussions sur environ 250 000 emplois. Dans ce contexte, l'industrie doit naviguer entre la préservation de la valeur de ses productions, la gestion des défis technologiques et juridiques du piratage, et l'adaptation à une époque où les réseaux sociaux redéfinissent la promotion des films.
04 novembre 2024 à 12h40
01 décembre 2024 à 18h44
Source : Variety