Le flux vertical de la plateforme chinoise est très apprécié de ses utilisateurs, qui parviennent à en faire des usages parfois… inattendus. Du moins, au premier regard.
TikTok pourrait-il aussi s'attaquer au cinéma ? C'est peu probable, mais il est vrai que l'on commence à s'habituer à son format. Alors que la plupart des contenus vidéo sont filmés et diffusés horizontalement depuis de très nombreuses années, la démocratisation des smartphones incite les vidéastes à incliner leurs caméras à 90°. Et, si Hollywood et les salles de cinéma n'ont pas encore vraiment franchi le pas, certains utilisateurs ne se privent pas de tenter l'expérience à leur place.
Le grand écran, déchiqueté et retourné
Vous n'y auriez jamais pensé, mais d'autres l'ont fait pour vous. Que diriez-vous de découper un long-métrage en une myriade de clips et de les tronquer au format vertical ? C'est une idée qui ferait bondir n'importe quel professionnel du cinéma, et pourtant, c'est une réalité. Il s'agit même d'une tendance qui semble gagner du terrain sur TikTok, et ce, pour une bonne raison. Ou du moins, une raison explicable.
En effet, comme l'expliquent nos confrères de L'ADN, les créateurs de ces contenus peuvent faire preuve d'un sens aigu du découpage. En jouant sur le suspense au sein même des scènes, ils parviennent à tenir le spectateur en haleine jusqu'à la dernière seconde. Du pain béni pour les algorithmes de TikTok, qui y voient un énorme potentiel d'engagement de la part des utilisateurs et qui favorisent donc volontiers ce type de vidéo.
Une fois que l'on a vu le premier extrait, on a généralement envie de regarder la suite, du moins tant qu'elle est disponible. Et c'est ainsi que les utilisateurs de TikTok ont pu visionner des films comme Barbie, divisés en une trentaine d'extraits de trois minutes.
Une tendance qui en dit long
Alors pourquoi s'infliger un tel calvaire ? D'abord, la pratique n'est pas si rare. Que ce soit sur TikTok ou sur d'autres médias sociaux, de nombreux extraits de films, de séries ou d'émissions de télévision se retrouvent sous forme de courtes vidéos verticales. Les utilisateurs y sont habitués, et les plateformes le savent. À l'instar de YouTube, qui permet aux créateurs de facilement transformer leurs contenus verticaux en Shorts.
Un effet social pourrait également expliquer cette tendance. Il est bien sûr possible de partager ses impressions directement après le visionnage d'une scène dans l'espace de commentaire, et donc de se retrouver avec d'autres utilisateurs autour d'une même expérience. Selon L'ADN, on peut aussi parler d'un aspect zapping, où TikTok impose le contenu à voir. Cela permettrait aux téléspectateurs perdus dans les offres actuelles de streaming de sauter le processus de décision et de se laisser porter par le courant.
Bien entendu, ce ne sont pas les sociétés de production et de distribution qui sont à l'origine de cette initiative, mais plutôt des utilisateurs anonymes qui puisent dans des versions piratées des œuvres. Une nouvelle bonne raison d'interdire TikTok ? Peut-être pas, car la modération sur la plateforme semble réactive et les comptes incriminés ne survivent pas longtemps.
Cela dit, le message est plutôt clair pour l'industrie audiovisuelle : TikTok, et plus particulièrement son format, attire l'audimat. Les jeunes, en particulier, se sont acclimatés au flux vertical, qui devient un nouveau moyen de se divertir, d'apprendre, de communiquer et même de s'informer. Si les salles de cinéma ne parviennent plus à les attirer, il faudra envisager de changer de support et de format, et ainsi placer les films et les séries directement sous leurs yeux.
- Interactions faciles
- Réseau social engageant
- Très divertissant
Source : L'ADN