Amazon Web Services (AWS) accompagne de plus en plus de diffuseurs dans la retransmission du sport à la télévision et en streaming. Son soutien technologique aide aussi bien à traiter du flux qu’à créer du contenu, ou à abreuvoir les fans de statistiques.
On assiste, depuis quelques mois et années, à un vrai changement d’état d’esprit d’une part et de pratique d’autre part dans la diffusion sportive. Nous sommes passés de la diffusion d’une compétition sportive coûteuse en ressources humaines, matérielles et financières, à une retransmission en direct, basée sur le Cloud, presque minimaliste mais avec des avantages non négligeables : faible latence, qualité audio et vidéo, interaction avec les fans et sécurité. Amazon Web Services, qui prend une place importante dans ce changement, nous explique comment elle aide les diffuseurs du sport et d’autres grands événements à optimiser la diffusion des compétitions et épreuves en direct.
Le Cloud, nouveau et prochain terrain de jeu des diffuseurs sportifs
Dans le domaine de la diffusion du sport dite de nouvelle génération, AWS est un vrai leader. L’entreprise prend en charge plus de 1 600 chaînes, avec quelques grands noms qui vous rappelleront quelque chose, comme Warner Bros, Discovery, DAZN (le nouveau diffuseur de la Ligue 1), HBO, Netflix, ou encore Sky Italia).
Si l’on s’attarde sur le sport, le travail d’AWS est de se demander comment aider les diffuseurs à optimiser la diffusion audio et vidéo du sport en direct. On se demande aussi comment les aider à créer du contenu par la suite, comment créer des expériences (ajouter des graphies, des commentaires), puis comment on partage le tout, avec un maximum de qualité, un minimum de latence et un maximum de sécurité, grâce aux services multimédias d’AWS.
« Il y a une importante transformation en cours dans le monde des médias », nous souffle Armel Negret, responsable des sujets sportech pour AWS France, qui évoque un changement du modèle économique des diffuseurs. « Nous les aidons à optimiser ou basculer certains dispositifs où débarquent de gros camions de diffusion, pour lesquels ils ont investis massivement sur plusieurs années, avec un taux d’utilisation relativement faible, au Cloud, avec une consommation et un paiement à la demande, via une connexion internet. C’est un très gros changement que l’industrie doit prendre en compte pour se réinventer ou proposer de nouvelles expériences », ajoute l’expert.
Pour certains diffuseurs, remplacer la diffusion traditionnelle par le Cloud n’est pas une mince affaire, car c’est en quelque sorte renier ses propres investissements. « Les camions que l’on retrouve devant le stade du Super Bowl chaque année coûtent chacun 10 millions de dollars en équipements spécialisés, mais ils ne sont utilisés que 10% du temps », analyse Armel Negret. Vous l’aurez compris, le système traditionnel n’offre pas du tout un bon retour sur investissement, même s’il reste nécessaire pour certaines diffusions. Mais les choses sont en train de changer.
De l'automatisation à l'interaction : le nouveau visage de la diffusion sportive
Le Cloud possède de multiples avantages en comparaison d’une diffusion classique. D’abord, on peut grâce à lui automatiser les choses, et ne le solliciter qu’à la demande. Il permet de gagner en priorité, et en efficacité. Il offre aussi de nouveaux usages pour les diffuseurs. Armel Negret évoque l’exemple des « highlights », les fameux moments forts.
« L’automatisation des highlights arrive très vite, comme celle des commentaires d’ailleurs. Il faut imaginer que l’on peut par exemple automatiser la création de commentaires dans toutes les langues, grâce à des modèles d’intelligence artificielle générative ». AWS l’a notamment fait en Bundesliga, le championnat de football allemand. Ce procédé d’automatisation est d’ailleurs tout récent, puisqu’il n’est en place que depuis l’année dernière, et vous aurez deviné tout son potentiel.
Prenons l’exemple qui consiste à proposer aux producteurs de contenu et aux commentateurs un usage direct d’Amazon Q (l’assistant d’IA générative de la firme) ou de tout autre assistant basé sur des LLM sur AWS, ou de solliciter des partenaires comme Moments Labs, capable de retrouver une vidéo en moins de 2 secondes à partir d’un prompt. « Oui, ici, on veut donner la possibilité au commentateur ou au producteur d’avoir une conversation avec l’IA, avec un accès en amont ou en live à l’assistant, pour obtenir des informations et permettre d’enrichir l’expérience. Plus qu’un chatbot, c’est un vrai assistant pour les producteurs et commentateurs », explique Armel Negret.
Pour les commentateurs, le bénéfice serait énorme : avec ce système, ils gagnent du temps, ils ont des informations qui s’affichent directement et qui sont qui plus est véridiques, l’algorithme ne se trompant pas ou presque. Et pour les téléspectateurs, l’engagement pourrait être maximiser, grâce à une meilleure qualité des statistiques, plus engageantes, plus réactives. Dans les vélodromes, l’UCI, l’Union cycliste internationale (via Warner Bros Discovery) ajoute par exemple des indicateurs comme les Watts, c’est-à-dire la puissance générée par les compétiteurs. La F1 et la Bundesliga sont des deux acteurs à en proposer de façon courante depuis maintenant plusieurs années.
En privilégiant le Cloud aux gros camions de diffusion, on diminue grandement l’empreinte carbone du sport
Ce que les diffuseurs du monde entier ne doivent pas sous-estimer et doivent même prendre en compte, c’est l’impact en termes de durabilité, avec une empreinte carbone qui peut être plus faible. Pour Armel Negret, « il ne faut pas oublier que les supporters et spectateurs s’attendent aussi de leur côté à un plus grand respect de l’environnement, que ce soit en F1 ou ailleurs ».
Le spécialiste nous rappelle qu’en Formule 1, sur chaque Grand Prix, deux ou trois avions cargo complets font le trajet d’un pays à un autre, remplis de voitures mais aussi d’éléments de diffusion. Le Cloud peut aider à grandement diminuer la consommation énergétique et l’empreinte carbone du plus célèbre des sports mécaniques.
L’autre exemple frappant nous invite à voyager outre-Atlantique. Aux États-Unis, la NHL (championnat de hockey sur glace) est le premier client historique d’AWS, en ce qui concerne les sports américains, à avoir fait de la production live dans le Cloud. La Ligue a estimé qu’elle éviterait 2,05 tonnes de CO2 par match en mutualisant le tout dans le Cloud, en comparaison à une production sur site. Cela équivaut à planter 34 arbres par rencontre et à les faire pousser pendant 10 ans.
« Forcément, dès lorsque que l’on passe sur un système cloud, on arrête de prévoir les capacités de calcul dont on va avoir besoin. On évite d’être en surcapacité et en sous-utilisation du matériel, ce qui nuit à l’environnement. N’oublions pas que l’énergie la plus verte reste celle que l’on ne consomme pas », complète très justement Armel.
France Télévisions et AWS, mais aussi le PGA Tour, tous enthousiasmés par le Cloud
Les Jeux olympiques et paralympiques sont terminés, mais le parcours de la flamme olympique fut l’occasion de se livrer, pour Amazon Web Services et France Télévisions, à une petite prouesse technique. Pendant plus de deux mois, la chaîne France.tv Paris 2024 retransmettait, en direct, le trajet effectué par la flamme dans le pays. C’est grâce aux réseaux 5G privés d’AWS et à la technologie Starlink de SpaceX et Elon Musk que France Télévisions a pu maintenir le rythme, tout en supprimant ses camions de reportage, sur les 1 625 kilomètres effectués durant 80 jours. Une retransmission réussie.
Aux États-Unis, le circuit professionnel de golf masculin, le PGA Tour, a travaillé avec AWS sur la partie diffusion média. « Avant le Cloud, ils fonctionnaient avec des camions sur chaque compétition. Si vous faites les comptes, avec 144 golfeurs sur un parcours et 32 000 coups tirés sur un parcours à 18 trous, le PGA Tour ne couvrait que 10% des tirs lors de la diffusion, la réalisation se focalisant sur les golfeurs les plus intéressants ».
Grâce au Cloud, le PGA Tour est désormais capable de capturer et d’analyser en direct l’ensemble des 32 000 coups, et les fans peuvent, eux, suivre leurs joueurs préférés, grâce à la fonctionnalité Every Shot Live.
L’IA générative, comme outil de production de contenus dans les médias ?
Et si le futur, c’était carrément la production de contenus audio et vidéo au service même des médias ? Armel Negret nous fait une petite indiscrétion : il a aidé à la création d’un podcast audio sur le site L’Équipe pendant les JO. « On avait un algorithme qui récupérait l’ensemble des contenus des journalistes. Grâce à un prompt, on pouvait proposer le programme du jour, les faits marquants de la veille ou encore un point sur le tableau des médailles ».
Si l’IA peut « faire peur » aux journalistes, bien utilisée, bien encadrée et avec un regard humain sur ce qu’elle produit, elle pourrait être un outil formidable aux services de nouvelles expériences proposées au lecteur, qui pourrait renforcer son lien avec le ou les médias qu’il suit. C’est déjà demain.
04 novembre 2024 à 12h40