La famille d'un homme décédé suite à un accident de la route impliquant son véhicule Tesla a déposé plainte contre le constructeur. Elle l'accuse de déclarations frauduleuses et mensongères sur les supposées capacités de l'Autopilot.

Une fois de plus, Tesla est ciblée par une plainte. © kovop / Shutterstock
Une fois de plus, Tesla est ciblée par une plainte. © kovop / Shutterstock

Intégré à tous les véhicules Tesla, l'Autopilot regroupe un ensemble de fonctionnalités avancées d'assistance à la conduite, conçu pour améliorer la sécurité et le confort des conducteurs. Le Full Self-Driving, lui, est un forfait payant supplémentaire, qui octroie de nouvelles capacités comme la reconnaissance des arrêts et des feux ou la conduite en ville avec gestion des intersections.

Ces deux systèmes ne rendent pas les véhicules de Tesla autonomes et nécessitent une supervision humaine à tout instant. Problème, de plus en plus de procédures accusent Tesla de semer le doute quant aux réelles aptitudes de sa technologie.

Tesla accusée de tromper les conducteurs

C'est le cas de la plainte récemment déposée par la famille de Genesis Giovanni Mendoza-Martinez. Le 18 février 2023, cet homme de 31 ans a été victime d'un grave accident de la route lorsqu'il était au volant de son Model S. La voiture a percuté de plein fouet un camion de pompier garé alors que l'Autopilot était activé, entraînant le décès du conducteur et blessant gravement le passager, son frère Caleb.

En octobre dernier, leur famille a donc décidé d'attaquer Tesla en justice. Leurs avocats affirment que la firme, ainsi que son P.-D.G Elon Musk, ont exagéré ou fait de fausses déclarations sur l'Autopilot, et ce, pendant des années. Leur objectif : « susciter l'enthousiasme pour les véhicules de l'entreprise et ainsi améliorer sa situation financière », dénoncent-ils.

Le document de plainte mentionne plusieurs tweets, articles de blog et citations proférées lors d'événements, de conférence de presse ou de résultats trimestriels. De son côté, Elon Musk promet l'autonomie des véhicules Tesla depuis 2014. Les avocats estiment que ces nombreuses déclarations ont induit la victime en erreur, la poussant à croire que l'Autopilot détenait effectivement des capacités pour la conduite autonome.

L'intérieur d'un véhicule Tesla. © port-o / Shutterstock.com
L'intérieur d'un véhicule Tesla. © port-o / Shutterstock.com

Une quinzaine d'affaires similaires

Sur son site Internet, le constructeur indique clairement que l'Autopilot « est conçu pour être utilisé par un conducteur vigilant dont les mains sont sur le volant et qui est prêt à reprendre le contrôle de son véhicule à tout moment ». Néanmoins, la plainte de la famille de Mendoza est loin d'être un cas isolé.

Aux États-Unis, au moins quinze autres affaires similaires sont en cours. L'ampleur est telle que les autorités fédérales ont elles aussi démarré une enquête portant sur Tesla et sur de possibles « fraudes » liées à l'Autopilot. Pour sa part, l'entreprise considère que l'accident de Genesis Giovanni Mendoza-Martinez résulte des « propres actes de négligence et/ou omissions » du conducteur. « La confiance dans les déclarations faites par Tesla, le cas échéant, n'a pas été un facteur substantiel » dans les dommages subis, poursuit-elle.

Tesla a fait passer l'affaire du tribunal d'État au tribunal fédéral dans le district nord de la Californie. En général, les plaignants sont confrontés à une charge de la preuve plus importante devant les tribunaux fédéraux pour ce type de procès.

Source : CNBC