Une vaste opération policière européenne a permis de démanteler un réseau criminel qui usurpait l'identité de policiers et employés de banque pour escroquer des seniors dans plusieurs pays. Le préjudice global se chiffre en millions d'euros.
Les forces de l'ordre belges et néerlandaises ont porté un coup dur à une organisation criminelle particulièrement active dans l'escroquerie aux personnes âgées. Coordonnée par Europol, l'opération a conduit il y a quelques jours à l'arrestation de huit suspects qui se livraient sur le Vieux continent à de l'hameçonnage (phishing) en ligne, de la manipulation téléphonique et du démarchage physique, pour dérober les économies de leurs victimes.
Les méthodes sophistiquées d'une escroquerie bien rodée
Le réseau criminel désormais hors d'état de nuire avait mis en place un système d'arnaque particulièrement élaboré, qui ciblait spécifiquement les seniors européens. Les malfaiteurs contactaient leurs victimes par téléphone, en se faisant passer pour des policiers ou des employés de banque, dans le but de créer un sentiment d'urgence visant à obtenir facilement et rapidement des informations confidentielles.
Après avoir mis en place un rapport de confiance, les escrocs n'hésitaient pas à se présenter physiquement au domicile de leurs victimes, en présentant une fausse identité. « Chaque arnaque est pensée pour sa cible. Les boomer traps reposent sur un caractère émotionnel fort, les arnaqueurs jouent sur des situations durant lesquelles ils installent une confiance puis exercent des pressions », explique Benoit Grunemwald, expert en cybersécurité chez ESET France.
Le butin ramassé par les malgrants fut ensuite rapidement converti en montres de luxe, bijoux et autres biens précieux, pendant que les suspects menaient grand train dans des clubs huppés. Les enquêteurs chiffrent les divers préjudices en millions d'euros, répartis sur au moins dix pays européens.
Une enquête internationale minutieuse
Les investigations ont débuté dès 2022, en Belgique, où les autorités ont reçu différents soutiens, comme ceux d'Europol et Eurojust. L'enquête s'est alors portée sur les principaux suspects, qui opéraient depuis les Pays-Bas. Une task force opérationnelle fut alors créée pour démanteler ce réseau bien structuré.
L'opération a abouti à un total de 17 perquisitions simultanées dans les deux pays (Belgique et Pays-Bas). Elle a aidé à saisir du matériel électronique, des montres et bijoux de luxe dont nous parlions, mais aussi d'importantes sommes en liquide et même une arme à feu.
Se protéger d'une telle arnaque, c'est indispensable et c'est possible. « Il convient de rappeler que ni la police ni les banques ne demandent d'informations sensibles par téléphone et sous la pression », rappelle Benoit Grunemwald. Les experts recommandent de toujours vérifier l'identité des représentants officiels en contactant soi-même les organismes concernés via leurs canaux habituels. La prudence reste de mise face à toute sollicitation pressante, même si le numéro d'appel semble légitime.
Source : Europol