Longtemps mise en avant comme une solution miracle contre le tracking en ligne, l’option Do Not Track n’a jamais tenu ses promesses. Plutôt que de s'embarrasser avec plus longtemps, Mozilla a décidé d’en finir.

Sur les navigateurs, l'option Do Not Track ne sert à rien, et même Firefox la retire © Ralf Liebhold / Shutterstock
Sur les navigateurs, l'option Do Not Track ne sert à rien, et même Firefox la retire © Ralf Liebhold / Shutterstock

Vous avez sans doute déjà croisé cette option en fouillant dans les paramètres de votre navigateur : « Do Not Track ». Une belle promesse sur le papier, qui devait vous permettre de demander aux sites web de ne pas vous pister. Mais depuis que la fonctionnalité existe, la réalité s’est révélée tout autre. Massivement ignoré par la plupart des acteurs en ligne, l'outil s’est progressivement transformé en gadget rassurant pour les internautes, sans impact réel sur la protection de leurs données privées. Mozilla a donc décidé de tourner la page en supprimant Do Not Track de Firefox. Une décision pragmatique, qui invite à repenser les outils de protection de la vie privée.

Do Not Track : une bonne idée qui n’a jamais fonctionné

À sa création, l’option Do Not Track (DNT) devait révolutionner la confidentialité en ligne. Une fois cochée dans les paramètres de sécurité du navigateur, elle envoyait une requête aux sites visités pour leur signaler que vous ne souhaitiez pas être suivi. Une manière simple, en apparence, de reprendre le contrôle sur vos données.

Mais en pratique, l’initiative s’est rapidement heurtée à des limites majeures. Contrairement à ce que son nom laissait entendre, DNT n’avait aucune valeur contraignante. Les sites web étaient libres de l’ignorer… et c’est exactement ce qu’ils ont fait. Pire, certains exploitants de données ont vu dans cette requête un moyen de cibler plus précisément les utilisateurs soucieux de leur vie privée.

Pour ne rien arranger, le soutien initial des grandes entreprises s’est vite effrité. Le monde de la publicité en ligne, dominé par des géants comme Google ou Facebook, a préféré miser sur des outils de tracking toujours plus sophistiqués. Résultat : Do Not Track est resté une chouette idée, mais vide de substance.

"Ne pas me pister", ou "Do not track" pour les anglophones, ne sert définitivement à rien. Mieux vaut cocher la case du dessus, qui correspond au GPC © Clubic
"Ne pas me pister", ou "Do not track" pour les anglophones, ne sert définitivement à rien. Mieux vaut cocher la case du dessus, qui correspond au GPC © Clubic

Une décision intelligente, tournée vers l’avenir

Face à ce constat, Mozilla a tranché. À partir de la version 135 de Firefox, Do Not Track disparaîtra pour de bon. Après tout, pourquoi continuer à proposer une fonctionnalité dont tout le monde sait qu’elle ne produit pas l’effet escompté ? Pour la fondation, il était temps de mettre fin à cette mascarade et de se concentrer sur des solutions plus crédibles.

Solutions qu’elle propose déjà de mettre en œuvre avec l’activation du Global Privacy Control (GPC), en cochant la case « Demander aux sites web de ne pas vendre ni partager mes données » dans les paramètres de Vie privée et sécurité. Contrairement à DNT, cette norme bénéficie d’un cadre légal dans certaines régions du monde. En Europe, grâce au RGPD, ou encore en Californie avec le CCPA, GPC permet de signaler clairement aux sites votre volonté de ne pas être pisté. Mieux encore : les sites sont tenus de s’y conformer sous peine de sanctions.

En marge de cette annonce et de ces nouvelles recommandations, Mozilla a également confirmé renforcer d’autres dispositifs de protection, comme le blocage des traqueurs tiers par défaut et diverses améliorations apportées au mode de navigation privée. Reste à voir si Chrome et Edge suivront le mouvement.

Source : Mozilla

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