Quitte à être de mauvaise foi, autant le rester jusqu’au bout. Malgré le tollé causé par l’activation par défaut de son outil de collecte des données personnelles, Mozilla maintient son discours fallacieux.
La PPA, tout le monde commence à comprendre comment ça fonctionne. N’en déplaise à Mozilla, persuadée du contraire. Les choses se sont même un peu accélérées ces derniers jours, après que nyob, association autrichienne de défense des droits numériques, a porté plainte contre la fondation. En cause : l’activation par défaut et sans consentement explicite de la Privacy Preserving Attribution, cette option de collecte et de traitement des données personnelles qui empêche les sites web de pister individuellement les internautes. Officiellement, il s’agit d’une mesure destinée à renforcer le respect de la vie privée. Dans la pratique, la fonction offre surtout les pleins pouvoirs à Firefox en matière de suivi en ligne, et lui ouvre un boulevard pour la publicité ciblée.
Mozilla reconnaît des erreurs, mais ne renoncera pas
Les accusations d’entorse au RGPD marquant une nouvelle étape dans l’affaire PPA, Mozilla a fini par prendre la parole. Sollicitée par nos confrères et consœurs de TechRadar, la fondation a finalement avoué qu’elle « aurait dû faire plus ». Forte des retours qui agitent la toile depuis plusieurs semaines maintenant, elle s’est même dite prête à travailler pour « dissiper la confusion » au sujet de la manière dont elle entend déployer la PPA par défaut. Traduction : pardon, mais nous n’avons pas l’intention de rétropédaler.
Outre l’activation par défaut de l’option controversée, nyob reproche à Mozilla de prendre ses utilisateurs et utilisatrices pour des idiots. Pour rappel, Tom Holley et Bas Schouchen, respectivement directeur technique de Firefox et responsable technique de l’équipe Mozilla Performance, ont tous deux avancé que les internautes étaient incapables de faire des choix éclairés concernant la protection de leurs données privées.
Dans sa plainte, l’association autrichienne réclame aussi que Mozilla supprime l’intégralité des informations illégalement collectées par la PPA jusqu’à présent. Ce à quoi l’entreprise s’est fendue d’une explication aussi vague qu’insatisfaisante, arguant que « l’application actuelle de la PPA est conçue pour n’être qu’un test limité sur le site web du réseau de développeurs Mozilla (MDN) ». Pas sûr que le ton flegmatique de la fondation soit au goût de nyob, ni des internautes d'ailleurs.
Source : TechRadar