Vous rêvez d’automatiser une grande partie de vos retouches ? Adobe s’y emploie et dévoile la possibilité de redimensionner ou de changer l’arrière-plan d’un vaste lot d’images en un clic. Reste que ses modèles d’IA actuels manquent encore de finesse, et la perfection n’est pas au rendez-vous.
D’emblée, la promesse paraît impressionnante : traiter une montagne d’images sans y passer des heures, voire des jours. Adobe Firefly, déjà connu pour ses outils de génération et de retouche par IA, propose désormais la fonction de « Batch Edit » afin de transformer des clichés par milliers, de façon ultra-rapide. Mais si vous espérez réaliser des retouches sophistiquées sur tous ces visuels, préparez-vous à quelques déconvenues. Entrons dans le vif du sujet.
- Création d'image rapidement à partir d'une description.
- L'outil de recoloration pour les images vectorielles.
- L'offre gratuite avec 25 crédits mensuels.
Ce que promet l’édition massive d’Adobe Firefly
Adobe propose dans sa version bêta la possibilité de téléverser plusieurs milliers d’images (jusqu’à 10 000 en théorie) et de leur appliquer des modifications globales, répandues dans le monde professionnel : redimensionnement pour s’adapter aux formats des réseaux sociaux, suppression de l’arrière-plan, ou remplacement de ce dernier par une texture ou une autre photo.
Ainsi, plutôt que d’ouvrir chaque visuel dans Photoshop et répéter les mêmes manipulations, la fonction de « Batch Edit » concentre tout dans un processus unique. L’IA se charge de découper le sujet de l’image et de reconstituer le fond comme elle le peut. C’est aussi l’occasion d’essayer le fameux agrandissement automatique qui complète la scène en fonction du décor original, même si, dans cette version, il peut générer des tracés un peu bancals dans les détails.
Les (nombreuses) limites de la solution
Si l’on en croit les premiers retours, l’IA fait surtout un bon travail dans la suppression d’arrière-plans simples et la mise à l’échelle pour des visuels basiques. Lorsque l’image comporte de nombreux éléments ou des contours complexes, le détourage laisse parfois des artefacts peu esthétiques. Les professionnels du graphisme risquent donc de devoir repasser manuellement derrière l’automatisation.
Et c’est là que le bât blesse : la promesse initiale est d’économiser un temps précieux, mais l’outil n’offre pas tout à fait la garantie d’un résultat « prêt à l’emploi » pour toutes les photos. En outre, Adobe indique déjà que l’accès à ces fonctionnalités passera par un système de crédits basé sur la quantité de photos traitées, ce qui laisse entendre qu’au-delà d’un certain volume, il faudra ouvrir davantage son porte-monnaie. On est donc loin de la magie instantanée et illimitée promise parfois par l’engouement autour des IA génératives.
Malgré ses limitations, la possibilité d’éditer de grands lots d’images reste une avancée appréciable. Les services marketing ou e-commerçants, qui jonglent avec de multiples contenus produits, pourront sans doute y trouver un gain de productivité réel : plus besoin de faire appel à un graphiste pour des changements d’arrière-plan ou d’échelle en masse 1. Si les supports finaux n’exigent pas une rigueur esthétique absolue, ce système suffira à dégrossir le chantier.
Source : Adobe
24 juin 2021 à 10h15