L'application Strava continue de faire parler d'elle pour les failles de sécurité qu'elle engendre. Et les problèmes peuvent être graves, comme celui qui a fait fuiter des informations sur la dissuasion nucléaire française.
Strava, c'est une application prisée des sportifs qui y partagent leurs performances et leurs données relatives aux séances qu'ils ont menées. Une application qui est vite devenue problématique, en ce qu'elle permettait de suivre à la trace des individus travaillant dans des milieux sensibles, comme le militaire.
Une enquête du Monde, baptisée « Strava leaks », a ainsi montré que les déplacements d'Emmanuel Macron pouvaient être pistés à cause du partage de données effectué par ses gardes du corps. Mais le scandale ne s'arrête pas là !
Les montres connectées, une faille dans la sécurité
Les militaires le savent maintenant depuis plusieurs années. L'application Strava pose un problème de sécurité pour leurs hommes, problème qui peut aller jusqu'à l'assassinat – comme ce fut le cas d'un commandant russe, qui avait pu être ciblé par l'armée ukrainienne grâce à l'application.
Et les mesures qui sont prises pour faire face à la question ne permettent pas de tout régler. Sur l'île de Longue, au large de Brest, où se trouve la base sous-marine française pour les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), des données critiques permettant de comprendre le fonctionnement de la dissuasion ont été rendues accessibles par des sous-mariniers.
En effet, pour éviter les fuites, les smartphones sont interdits sur place… mais pas les montres connectées. Celles-ci stockent les données accumulées par son porteur, et les transmettent sur un smartphone en bloc, dès qu'il y a finalement une connexion pouvant être établie.
Des militaires peuvent aussi être identifiés
De plus, des marins affichent un profil public sur l'application, sans pseudonyme, les rendant plus aisés à suivre. Or, quand un utilisateur extérieur observe que les séances pratiquées régulièrement par les sous-mariniers s'arrêtent brusquement, il peut en déduire les dates d'envoi en mission, et donc le calendrier de patrouille des SNLE.
Par ailleurs, les profils créés par les militaires rendent plus aisés pour une puissance étrangère l'identification des soldats présents au sein des SNLE, et donc facilitent une éventuelle interception, afin d'obérer les capacités de la dissuasion nucléaire nationale.
Du côté de la Marine, on essaie de relativiser le problème. Contactée par Le Monde, une source reconnaît ainsi une « situation problématique », mais pas « un risque majeur. » Langage diplomatique ?
Source : BFM TV
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