Bien avant Google Maps, la plus vieille carte 3D du monde a été découverte près de Paris, dans la grotte Ségognole 3. Elle serait vieille de 20 000 ans, preuve de l'ingéniosité de nos ancêtres.

Voici une représentation artistique d'une carte en 3D qui pourrait être vieille de 20 000 ans © Shutterstock x Clubic
Voici une représentation artistique d'une carte en 3D qui pourrait être vieille de 20 000 ans © Shutterstock x Clubic

Une équipe de chercheurs a mis au jour ce qui pourrait être la plus ancienne carte en trois dimensions jamais découverte, gravée dans une grotte au sud de Paris, ce qui paraît d'autant plus fou. Cette découverte révolutionnaire, datée entre 45 000 et 12 000 ans avant notre ère, plus particulièrement autour de 20 000 ans, repousse les limites de notre compréhension des capacités technologiques de nos ancêtres.

À des dizaines de milliers d'années d'écart, nos ancêtres du Paléolithique supérieur se révèlent aujourd'hui étonnamment innovants dans leur façon d'appréhender et de représenter leur environnement.

Une carte aux allures de prouesse technique préhistorique

La particularité de cette carte réside dans son ingénieux système hydrographique intégré, on vous explique. Située dans le massif gréseux de Noisy-sur-École (Seine-et-Marne), au sud de Paris, la grotte baptisée « Ségognole 3 » abrite des gravures qui forment un réseau complexe de canaux et de bassins qui s'animent avec l'eau de pluie, pour créer une véritable simulation dynamique du paysage local.

La carte, interactive avant l'heure, démontre ici une maîtrise stupéfiante de la représentation spatiale en trois dimensions. Les chercheurs Médard Thiry et Anthony Milnes, qui ont publié leur découverte dans le Oxford Journal of Archaeology, découverte notamment relayée par le magazine espagnol LVB, soulignent la précision remarquable des reliefs et des cours d'eau représentés.

Les scientifiques estiment que cette technologie primitive servait à la fois d'outil de navigation et d'enseignement. La carte permettait probablement aux chasseurs-cueilleurs de planifier leurs déplacements et de transmettre leur connaissance du territoire aux générations suivantes.

Ceci est une vraie image de la grotte en question © Médard Thiry
Ceci est une vraie image de la grotte en question © Médard Thiry

Une technologie primitive qui révolutionne notre vision du passé

Cette découverte pourrait bien nous forcer à reconsidérer le niveau technologique des sociétés préhistoriques. Il faut se dire que bien avant l'invention de la boussole, du GPS et de l'inévitable Google Maps, nos ancêtres avaient développé des systèmes sophistiqués de représentation spatiale. Cela prouve toute leur capacité d'abstraction et d'innovation.

La carte de Ségognole se distingue d'ailleurs des autres découvertes similaires par son caractère fonctionnel unique. Son système hydraulique intégré en fait un véritable prototype de simulation environnementale, ancêtre lointain de nos modélisations 3D actuelles.

Les chercheurs notent que cette technologie préhistorique témoigne d'une compréhension approfondie des principes hydrologiques et topographiques. La maîtrise technique constatée suggère au passage une transmission organisée des connaissances au sein des communautés paléolithiques.

De la grotte à Google Maps, l'histoire de la 3D continue de s'écrire

Cette découverte ouvre en tout cas de nouvelles pistes de recherche sur l'évolution des technologies cartographiques. Les chercheurs espèrent que d'autres sites similaires permettront de mieux comprendre le développement de ces innovations primitives.

La carte de Ségognole pose également la question de la préservation de ce patrimoine technologique exceptionnel. Les scientifiques soulignent l'importance de protéger au maximum ces sites qui sont les véritables témoins des premières avancées techniques de l'humanité.

Pour les spécialistes de la réalité augmentée et de la cartographie 3D moderne, la découverte pourrait bien leur montre que la volonté de représenter l'espace de manière interactive est profondément ancrée dans l'histoire humaine.

A final, de Google Maps au métavers, on ne fait peut-être que perfectionner une ambition vieille de 20 000 ans.