Face à la montée en puissance de ChatGPT et Claude, Meta contre-attaque ! Le groupe souhaite transformer son assistant virtuel en un vrai système neuronal capable d'exploiter quinze ans d'interactions sociales numériques.
Alors que ses concurrents misent sur la puissance brute des modèles de langage, Meta adopte une approche radicalement différente pour Meta AI. Le géant des réseaux sociaux, en plus d'investir des sommes colossales dans l'intelligence artificielle, mobilise son atout maître : les milliards d'interactions quotidiennes sur Facebook, Instagram et WhatsApp.
Cette décision répond à un constat simple, mais fondamental : la véritable intelligence d'un assistant virtuel ne réside pas uniquement dans sa capacité à traiter le langage, mais dans sa compréhension profonde des comportements humains.
Une mémoire artificielle qui apprend de nos habitudes
Comment cette évolution se traduit-elle ? L'assistant, dont les fonctionnalités sont alimentées en grande partie par le LLM Llama, peut mémoriser et analyser les préférences utilisateurs au fil des conversations individuelles. Ce n'est pas du simple stockage d'informations, puisqu'il développe une compréhension contextuelle approfondie des habitudes et des goûts personnels.
Concrètement, lors d'une conversation privée sur WhatsApp ou Messenger, l'assistant peut enregistrer des informations clés partagées naturellement par l'utilisateur. Par exemple, une mention du régime alimentaire végétalien lors d'une discussion sur la cuisine orientera automatiquement les futures recommandations gastronomiques. Cette capacité d'adaptation s'étend à de nombreux domaines : voyages, loisirs, culture, ou encore apprentissage des langues.
La personnalisation à son paroxysme
L'avantage de Meta, c'est que le groupe peut compter sur ses plateformes, utilisées aujourd'hui par des milliards d'utilisateurs pour nourrir son chatbot. Ce dernier peut analyser simultanément : les informations de profil Facebook, les habitudes de navigation sur Instagram, les interactions sur Messenger et WhatsApp et les préférences de visionnage des Reels. De quoi construire un système prédictif particulièrement puissant et précis, et répondre aux limites actuelles des grands modèles de langage : leur incapacité à comprendre véritablement les nuances du comportement humain.
Cette interconnexion permet à l'assistant de construire des recommandations hautement personnalisées. Un exemple parlant : pour suggérer une activité familiale, Meta AI combine la localisation géographique de l'utilisateur, son historique de visionnage de contenus musicaux, et les informations sur sa composition familiale. Ainsi, il peut proposer un concert de musique adapté aux goûts de la famille, complété par une suggestion de restaurant correspondant aux préférences culinaires préalablement identifiées.
En théorie, le système respecte néanmoins certains principes de confidentialité. Les utilisateurs conservent un contrôle partiel sur les informations mémorisées, avec la possibilité de les supprimer à tout moment. La personnalisation ne s'active que dans le cadre de conversations individuelles, préservant ainsi la confidentialité des échanges en groupe. Meta n'étant pas spécialement bonne élève en matière de confidentialité ; l'exemple de ses Ray Ban en est un parmi tant d'autres ; restons donc prudents concernant cet aspect.
Pour le moment, ces nouvelles capacités sont uniquement testées dans deux zones géographiques : les États-Unis et le Canada. Si Meta veut les déployer en Europe, elle devra nécessairement les adapter pour qu'elles soient conformes aux réglementations locales, notamment le RGPD.
Source : Meta