L'Union européenne envisage d'interdire la vente de consoles de jeux vidéo à la Russie pour empêcher les forces armées russes d'utiliser ces appareils pour contrôler des drones en Ukraine. La proposition s'ajoute à une série de sanctions qui coïncide avec le troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, le 22 février.
Dans la série de nouvelles sanctions contre la Russie, voilà une proposition qu'on n'avait pas vue venir de la part du Vieux Continent. L'Union européenne souhaite l'interdiction des ventes de consoles de jeux vidéo. Cette mesure, annoncée par Kaja Kallas, haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, empêcherait les forces armées russes d'utiliser ces appareils pour contrôler des drones en Ukraine.
L'interdiction concernerait des produits tels que la PlayStation et la Xbox. L'UE entend ainsi poursuivre ses efforts pour limiter les ressources technologiques de la Russie, alors que le pays a été contraint d'innover face aux restrictions d'accès aux composants militaires et électroniques imposées par les sanctions occidentales.
Les consoles de jeux, un outil inattendu dans le conflit
Selon les services de renseignement occidentaux et ukrainiens, la Russie a déjà utilisé des semi-conducteurs provenant d'appareils électroménagers pour ses missiles et ses drones. Chat échaudé craignant l'eau froide, cette nouvelle utilisation des consoles de jeux montre que l'UE n'est pas un lapin de six semaines et inclut dans ses sanctions des produits apparemment anodins, mais potentiellement détournés à des fins militaires.
L'interdiction proposée par l'UE viserait principalement les commerçants du bloc des 27, y compris les vendeurs d'occasion, qui envoient des consoles en Russie. On notera que les trois plus grands fabricants de consoles, Microsoft, Nintendo et Sony, ont déjà suspendu leurs ventes en Russie début mars 2022. Cette mesure de l'UE viendrait donc renforcer ces actions volontaires des entreprises et fermer les éventuelles failles permettant l'acheminement de ces appareils vers la Russie.
Élargissement des sanctions au-delà des consoles
L'interdiction des consoles de jeux n'est qu'une partie d'un ensemble plus large de sanctions envisagées par l'UE. Kaja Kallas a indiqué que les produits chimiques nécessaires à l'industrie militaire russe figureraient également sur la liste des produits interdits. Mais ce n'est pas tout.
L'UE prévoit de renforcer les restrictions sur les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie, à la suite de l'augmentation des achats de GNL russe par l'UE, qui ont atteint un niveau record en 2024, malgré l'interdiction de presque toutes les importations de gaz et de pétrole par pipeline imposée au début du conflit. Ne partez pas, ça continue.
L'UE envisage également des mesures pour restreindre les importations d'aluminium russe. Au cours des 10 premiers mois de l'année dernière, l'UE a importé plus de 130 000 tonnes d'aluminium de Russie, soit environ 6 % de ses importations totales. Les discussions portent sur une possible interdiction ou l'imposition de droits de douane punitifs qui rendraient ce métal inabordable pour les acheteurs européens.
Ces nouvelles sanctions, qui nécessitent cependant l'approbation unanime des 27 États membres de l'UE, montrent bien que l'Europe souhaite se passer de tous les combustibles fossiles russes d'ici 2027.
04 décembre 2024 à 10h36
Source : Financial Times (accès payant)