L’entrepreneur milliardaire a balayé les rumeurs d’acquisition lors d’un sommet économique. Alors que TikTok reste sous pression légale aux États-Unis, son avenir se joue entre enjeux géopolitiques et stratégies d’influence.
![Musk a pris la parole sur la chaîne YouTube WELT Documentaries. © WELT Documentaries](http://pic.clubic.com/17afae252276925/1200x675/smart/elon-musk-welt.png)
Le feuilleton TikTok prend un nouveau tournant. Interrogé lors du WELT Economic Summit, Elon Musk a clairement écarté toute intention de racheter l’application de vidéos courtes. Ces déclarations, diffusées ce week-end, surviennent dans un contexte de tensions persistantes entre Washington et Pékin autour du contrôle des données utilisateurs. Un débat qui relance les questions sur le devenir de la plateforme, toujours menacée d’interdiction aux États-Unis.
Une position sans équivoque
« Je n’ai pas soumis d’offre pour TikTok », a affirmé le PDG de Tesla et SpaceX, soulignant son manque d’intérêt pour une acquisition. Lors de cet échange enregistré le 28 janvier, Musk a même reconnu ne pas utiliser personnellement l’application, qu’il connaît « mal ». Une prise de distance surprenante, alors que son nom circulait depuis des semaines parmi les repreneurs potentiels. L’homme d’affaires a comparé cette hypothétique transaction à son rachat controversé de Twitter en 2022 – rebaptisé depuis X. S’il justifie cette opération par la défense de la « liberté d’expression », il estime que TikTok ne présenterait pas le même enjeu sociétal.
Ces déclarations interviennent alors que l’administration Trump maintient une pression maximale sur ByteDance, la maison mère chinoise de TikTok. Une loi adoptée sous Biden exige que l’application soit cédée à un acteur américain avant avril 2025, sous peine de bannissement. Le président républicain a cependant reporté l’échéance de 75 jours pour faciliter les négociations.
Dans ce cadre, plusieurs investisseurs ont manifesté leur intérêt, dont Kevin O’Leary (star de Shark Tank) et Frank McCourt, ex-propriétaire des Dodgers. Des discussions exploratoires évoquaient même une coentreprise avec l’État américain. Mais Pékin, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a réaffirmé son opposition à un transfert de propriété impliquant l’algorithme – cœur technologique de la plateforme.
Un avenir incertain malgré les dénégations
Si Musk se retire de la course, les interrogations persistent. Les analystes évaluent les actifs américains de TikTok entre 40 et 50 milliards de dollars, un montant qui pourrait décourager certains prétendants. Par ailleurs, l’application compte 170 millions d’utilisateurs mensuels aux États-Unis, faisant d’elle un enjeu à la fois économique et stratégique.
L’entrepreneur sud-africain a toutefois laissé entrevoir une piste : l’analyse de l’algorithme de recommandation. « Je chercherais à déterminer s’il peut être bénéfique à l’humanité », a-t-il expliqué, sans préciser s’il agirait en conseiller officieux. Une hypothèse qui alimente les spéculations sur un rôle indirect dans la restructuration de TikTok, alors que ses entreprises accèdent à des contrats gouvernementaux sensibles.
Le retrait de Musk recentre le débat sur les autres candidats au rachat, dans un calendrier toujours plus contraint. Reste à savoir si les négociations aboutiront à un montage acceptable pour Washington et Pékin – ou si TikTok deviendra le symbole d’une nouvelle guerre technologique. Une certitude : derrière les déclarations officielles, la bataille pour le contrôle des données et de l’influence culturelle est loin d’être terminée.
Source : Tech Crunch