Une nouvelle arnaque au recrutement sévit à Dijon où un escroc, qui se fait passer pour un recruteur en visioconférence, a déjà soutiré 800 euros à chacune de ses victimes, en usurpant l'identité d'une PME informatique locale.
L'arnaque au faux recruteur peut évidemment prendre de multiples formes, la seule limite étant l'imagination des escrocs qui s'y livrent. À Dijon, un arnaqueur méthodique peut-être bien aidé de l'IA a déjà fait au moins cinq victimes en usurpant l'identité de MacFix, une entreprise familiale de dépannage informatique du coin, du quartier de l'Université Bourgogne Europe plus précisément. Sa méthode allie manipulation psychologique et détournement d'outils professionnels.
Du démarchage au piège financier : une arnaque minutieusement orchestrée
Le stratagème frauduleux rapporté par nos confrères du Bien Public débute par un SMS proposant une mission alléchante : la préparation d'un bilan comptable pour MacFix Dijon. Le faux recruteur propose un contrat d'un mois, entre 4 et 8 heures hebdomadaires, avec possibilité de prolongation à l'année. Une offre plus que séduisante pour les autoentrepreneurs récemment installés.
L'entretien se déroule en visioconférence avec un jeune homme d'apparence soignée utilisant le pseudonyme « Anne-Gabriel ». Son visage, qui pourrait être généré par intelligence artificielle, et son discours professionnel inspirent immédiatement confiance. Il semble maîtriser parfaitement les codes du recrutement et du secteur informatique.
C'est alors que l'arnaqueur déploie la partie technique de son plan. Il évoque « Trello Entreprise », une version professionnelle fictive de l'outil de gestion de projet Trello, bien connu en France. Il prétexte tout à coup des problèmes techniques et demande à « vérifier l'identité » de ses victimes… via leurs coordonnées bancaires. Il les pousse ainsi à valider plusieurs transactions de 200 euros.
Les règles d'or pour déjouer l'arnaque au recrutement
Les transactions frauduleuses sont réparties de façon stratégique. L'une des victimes a d'ailleurs contacté sa banque, pour en savoir plus. Cette dernière a pu lui indiquer que deux paiements avaient été effectués en Allemagne, un aux États-Unis et un autre au Royaume-Uni. Au total, la personne piégée en a ici eu pour 800 euros de pertes.
Les victimes qui ont elles-mêmes validé ces opérations sur leurs applications bancaires ne peuvent hélas pas être remboursées par leurs établissements financiers, malgré le caractère frauduleux évident. On rappelle que la Cour de cassation a renforcé la protection des banques face à la « négligence » des clients victimes d'une arnaque.
Pour contrer cette nouvelle génération d'arnaques, les autorités insistent sur des règles essentielles : ne jamais communiquer ses coordonnées bancaires lors d'un entretien, et vérifier l'existence réelle des outils mentionnés. Il faut aussi toujours contacter les entreprises via leurs canaux officiels, c'est-à-dire sites internet ou comptes de réseaux sociaux certifiés. En cas de doute, la plateforme THESEE permet aussi de signaler ces tentatives d'escroquerie.
