La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé mercredi la mobilisation d'une enveloppe de 100 milliards d'euros pour accélérer la révolution industrielle verte de la zone.

La Commission européenne a dévoilé, mercredi 26 février à Anvers, une stratégie très ambitieuse pour maintenir sa position de leader mondial des technologies propres. La Présidente von der Leyen a annoncé la création d'une banque de décarbonation dotée de 100 milliards d'euros, une simplification réglementaire majeure pour les entreprises, ainsi qu'un plan d'action pour réduire les coûts énergétiques. Une triple offensive qui vise à contrer la concurrence internationale, tout en maintenant le cap sur les objectifs verts à l'horizon 2030, avec une réduction des émissions de 55%.
L'Europe veut reprendre l'avantage dans la course mondiale aux technologies propres
« L'Europe détient un quart de la totalité des brevets liés à des technologies propres dans le monde. C'est plus que la part des États-Unis et de la Chine réunies », a rappelé Ursula von der Leyen dans son discours d'ouverture du Sommet européen de l'industrie ce 26 février. Face à ses concurrents mondiaux de plus en plus agressifs, la Commission européenne veut maintenir une position de force, et s'affirmer sur les technologies d'électrolyse, sur la capture et le stockage du carbone ou encore l'éolien et les pompes à chaleur.
C'est évidemment plus facile à dire qu'à faire, alors pour concrétiser cette ambition, le Pacte pour une industrie propre mobilisera jusqu'à 100 milliards d'euros pour créer une nouvelle banque de décarbonation. Ces fonds, issus du système d'échange de quotas d'émission européen, financeront les entreprises les plus innovantes et compétitives. « Cet argent vient de l'industrie et devrait également être réinvesti dans l'industrie », a souligné la Présidente de la Commission.
L'économie circulaire est au menu des priorités stratégiques de Bruxelles. « Un tiers de l'ensemble des entreprises du secteur des technologies circulaires sont européennes », a dit Ursula von der Leyen mercredi, tout en pointant les défis à relever : « La Chine contrôle 80% de la capacité mondiale de recyclage de batteries », sous-entendant donc que le Vieux continent peut beaucoup mieux faire.
Pour corriger ce déséquilibre, un acte législatif dédié à l'économie circulaire devra garantir que les déchets contenant des matières premières critiques restent en Europe.
Simplification réglementaire et réduction des prix de l'énergie : les clés de la compétitivité européenne
La simplification administrative constitue le deuxième pilier du Pacte. « Nous présentons aujourd'hui notre première proposition omnibus. Elle pourrait représenter une économie allant jusqu'à 6 milliards d'euros par an pour les entreprises européennes », a annoncé von der Leyen. Concrètement, 80% des entreprises seront exclues du champ d'application de la directive sur la publication d'informations en matière de durabilité (CSRD), et 90% seront exemptées de l'application obligatoire de la taxonomie.
Le troisième axe vise à faire baisser les prix de l'énergie, jugés « structurellement trop élevés » par la Commission. « Depuis le lancement du Pacte Vert pour l'Europe, nous avons économisé 60 milliards d'euros d'importations de combustibles fossiles grâce aux énergies renouvelables bon marché produites localement », a précisé la Présidente. Le nouveau Plan d'action pour une énergie abordable prévoit d'accélérer le déploiement des énergies propres et de créer une véritable union énergétique européenne.
Enfin, l'Europe entend rester ouverte au commerce mondial, pour toujours saisir de nouvelles opportunités. « L'Europe est un acteur industriel de premier plan depuis des siècles, car nous sommes toujours parvenus à surfer sur la vague du changement », a conclu Ursula von der Leyen. Et cette dernière de rappeler les récents accords commerciaux avec le Mercosur, la Suisse et le Mexique, ainsi que les négociations en cours avec l'Inde et la Malaisie.