L'intelligence artificielle chinoise continue de surprendre. Un nouvel agent conversationnel nommé Manus suscite une vive effervescence, rappelant l'ascension fulgurante de DeepSeek.

Manus AI
  • Exécution autonome des tâches
  • Capacites multimodales avancées
  • Intégration d'outils externes

La Chine confirme sa montée en puissance dans le domaine de l'intelligence artificielle générative. Après le succès retentissant de DeepSeek, qui avait démontré la capacité de la Chine à développer des modèles de langage compétitifs face aux géants américains, c'est au tour de Manus de faire parler de lui. Cette nouvelle création chinoise dépasse le cadre du simple chatbot pour entrer dans l'ère des agents IA véritablement autonomes.

Le visionnaire derrière Manus

Contrairement aux chatbots traditionnels qui se contentent de générer du texte, Manus se présente comme un véritable agent autonome capable d'exécuter des tâches complètes de A à Z. Il peut créer des sites web interactifs, analyser des données boursières ou planifier des itinéraires de voyage, le tout avec une intervention humaine minimale. Cette autonomie repose sur une architecture où plusieurs sous-agents spécialisés collaborent pour décomposer et exécuter efficacement des tâches complexes. Comme nous l'avions observé avec DeepSeek, dont la capacité à tenir tête aux modèles d'OpenAI et de Google avait surpris, les ingénieurs chinois démontrent à nouveau leur maîtrise des technologies d'IA avancées.

Alors qu'OpenAI propose ses outils les plus puissants comme Operator et Deep Research uniquement via un abonnement à 200 dollars par mois, Manus adopte pour l'instant une stratégie différente. L'agent n'est accessible que sur invitation, avec la possibilité de s'inscrire sur une liste d'attente via le site officiel. Cette approche diffère de la stratégie d'OpenAI avec son Operator à 200 dollars par mois et ses « doctorants numériques » qui pourraient être proposés à prix d'or. Toutefois, l'exclusivité a généré un marché secondaire controversé, avec des codes d'invitation qui se négocieraient à des prix exorbitants, parfois jusqu'à 50 000 dollars selon certaines sources, bien que les développeurs aient condamné ces pratiques.

Des performances qui défient la concurrence

D'après ses créateurs, Manus aurait atteint de nouveaux records sur le benchmark GAIA, qui évalue les assistants IA généraux dans leur capacité à résoudre des problèmes concrets. L'agent aurait ainsi surpassé les performances des outils comparables d'OpenAI comme Deep Research. Ces résultats doivent néanmoins être nuancés par des rapports d'utilisateurs qui signalent des limitations. Comme nous l'avions constaté avec DeepSeek R1, qui avait montré des vulnérabilités face aux attaques de sécurité, les premières versions de ces technologies comportent souvent des faiblesses nécessitant des améliorations.

À l'instar d'Operator ou Deep Research, Manus a un fonctionnement asynchrone basé sur le cloud : l'agent peut continuer à travailler en arrière-plan et notifier l'utilisateur uniquement lorsque les résultats sont prêts. Cette capacité permet d'éliminer le besoin d'interactions constantes. Ses démonstrations officielles présentent des cas d'usage variés, de l'analyse financière à la création de matériel éducatif. 

Le déploiement de Manus n'est pas exempt de controverses, notamment en matière de sécurité et de confidentialité. Le Tennessee est devenu le premier État américain à bannir l'application de ses appareils gouvernementaux, invoquant des risques potentiels liés à la collecte d'informations sensibles. Cette décision fait écho aux préoccupations que nous avions soulevées concernant DeepSeek et la confidentialité des données. Les autorités tennességeoises ont pointé du doigt plusieurs risques : propagande et censure, collecte excessive de données utilisateur, et vulnérabilités pouvant compromettre des informations sensibles.

Source : Manus sur X