L'humour, cette qualité si intrinsèquement humaine, pourrait-il être désormais maîtrisé par des algorithmes ? Une étude récente suggère que les mèmes générés par l'IA sont jugés plus drôles en moyenne que ceux créés par des humains ordinaires.

Une étude suggère que l'intelligence artificielle crée des memes plus réussis. © Shutterstock
Une étude suggère que l'intelligence artificielle crée des memes plus réussis. © Shutterstock

Des chercheurs européens ont comparé la qualité des mèmes générés par intelligence artificielle à ceux créés par des humains. Leurs conclusions bousculent nos certitudes sur l'exclusivité humaine de la créativité humoristique.

Quand l'IA devient plus drôle que l'humain moyen

L'étude, qui sera présentée lors de la 5e Conférence Internationale sur les Interfaces Intelligentes, révèle que les légendes générées par GPT-4o d'OpenAI sur des images de mèmes populaires ont obtenu des scores supérieurs en matière d'humour, de créativité et de partageabilité par rapport à celles conçues par des humains.

Ces résultats ont suffisamment marqué le professeur Ethan Mollick de l'école Wharton pour qu'il déclare sur les réseaux sociaux que « le test de Turing des mèmes a été passé ». Cette affirmation fait référence au célèbre test proposé par Alan Turing en 1950, visant à déterminer si les humains peuvent distinguer les productions générées par l'IA de celles créées par leurs semblables.

© Shutterstock
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L'expérience menée par des chercheurs du KTH Institute de Suède et des universités allemandes a comparé trois scénarios distincts : des humains travaillant seuls, des humains collaborant avec l'IA, et l'IA opérant de manière autonome. Étonnamment, la collaboration homme-machine n'a pas amélioré la qualité des mèmes par rapport aux créations purement humaines.

L'excellence créative reste une prérogative humaine

Malgré cette supériorité moyenne de l'IA, les chercheurs soulignent une nuance cruciale : les mèmes individuels les plus drôles provenaient encore des créateurs humains. L'intelligence artificielle excelle dans la production de contenu humoristique « du milieu », qui plaît au plus grand nombre, tandis que les humains conservent leur capacité à créer des contenus d'excellence.

Ce phénomène s'explique par le fonctionnement des modèles de langage, entraînés sur d'immenses jeux de données reflétant ce que de larges audiences trouvent amusant. Ces modèles optimisent ainsi leurs créations pour un humour grand public, sans atteindre les sommets créatifs des meilleurs humoristes humains.

Les participants utilisant l'IA comme assistance ont néanmoins rapporté des avantages notables : ils ont généré significativement plus d'idées et ressenti moins d'effort mental pendant le processus créatif. Ils ont également conservé un sentiment d'appropriation de leurs créations, bien que légèrement inférieur à celui ressenti par les personnes travaillant sans assistance.

Source : Ars Technica

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