Une étude révèle ce lundi que près de la moitié des Français gardent leur téléphone portable malgré des dysfonctionnements, d'ailleurs principalement dus à des problèmes logiciels qui s'aggravent avec le temps.

Que ce soit à cause de l'inflation ou de la prise de conscience environnementale, les Français sont de plus en plus nombreux à conserver leur smartphone défaillant. Mais les vraies raisons peuvent être bien différentes. Une étude publiée ce lundi 31 mars 2025 par Télécom Paris, Limites Numériques, l'Université de Toulouse et De Vinci Research Center révèle que 42% des Français continuent d'utiliser des appareils dysfonctionnels, principalement en raison de problèmes logiciels qui apparaissent rapidement après l'achat.
Des problèmes qui surviennent dès la première année du téléphone
On peut dire que l'enquête menée par Médiamétrie auprès de 1 000 personnes bouscule les idées reçues. Si l'on pense souvent que la batterie usée (28%) est le principal coupable, les problèmes logiciels représentent en réalité 60% des dysfonctionnements. Le stockage saturé (23%) et la lenteur d'exécution (21%) complètent le podium des défaillances les plus courantes. Plus surprenant encore, la moitié des problèmes surviennent dans l'année suivant l'achat du smartphone.
L'obsolescence programmée est donc un peu en train de changer de visage. Ce n'est plus tant la casse matérielle qui pousse au renouvellement, mais une accumulation progressive de bugs et ralentissements. Les mises à jour problématiques touchent 12% des utilisateurs, ce qui confirme que l'obsolescence logicielle joue un rôle majeur dans la dégradation de l'expérience utilisateur.
L'autre constat frappant est que malgré une gêne qualifiée de « plutôt gênante » par 47% des sondés et « très gênante » par 35% d'entre eux, les utilisateurs conservent longuement leurs appareils défectueux. Seulement un tiers des problèmes sont résolus, tandis qu'un autre tiers persiste plus de deux ans après leur apparition. La volonté de faire durer l'appareil et le coût élevé des réparations expliquent sans grande surprise cette situation.
Des solutions concrètes pour allonger la durée de vie
Du coup, les chercheurs planchent sur plusieurs pistes d'action. Parmi elles, l'instauration d'une garantie logicielle pluriannuelle de la part des fabricants permettrait de responsabiliser l'industrie. Le développement d'applications plus légères, compatibles avec des appareils vieillissants, pourrait également réduire la saturation du stockage et préserver les performances sur la durée.
Faciliter la gestion du stockage constitue un autre levier à explorer, même si les développeurs des systèmes d'exploitation ont déjà fait des efforts en ce sens. Les utilisateurs devraient aussi pouvoir identifier facilement les données volumineuses, et comprendre l'impact de chaque application. Des outils intégrés de « ménage numérique » permettraient d'optimiser l'espace disponible sans nécessiter de compétences techniques avancées.
Enfin, l'étude plaide pour une extension du bonus réparation aux problèmes logiciels. S'il est actuellement centré sur les réparations matérielles, ce dispositif gagnerait à inclure les interventions sur le système d'exploitation et les applications. Les chercheurs soulignent que dans seulement 14,7% des cas, les smartphones sont remplacés parce qu'ils sont totalement inutilisables. La frustration liée aux dysfonctionnements accumulés reste le vrai moteur du renouvellement.