Le dernier Baromètre du numérique de l'ARCEP révèle que les Français consacrent en moyenne 4 heures par jour aux écrans, soit 25% de leur temps éveillé, un chiffre qui inquiète les utilisateurs et les autorités.

Les Français sont accrocs au smartphone © Stokkete / Shutterstock
Les Français sont accrocs au smartphone © Stokkete / Shutterstock

Toujours très attendue, l'édition 2025 du Baromètre du numérique, publiée notamment par l'ARCEP, le régulateur des télécoms, ce mercredi 19 mars, révèle une tendance assez préoccupante. Les Français consacrent en moyenne 4 heures quotidiennes aux écrans pour un usage personnel. Cette surconsommation numérique s'accompagne paradoxalement d'une prise de conscience croissante, particulièrement marquée chez les jeunes adultes qui sont à la fois les plus connectés, et les plus critiques envers leur propre usage.

Une hyperconnexion et une addiction au téléphone qui inquiètent les utilisateurs eux-mêmes

La France affiche un taux d'équipement numérique qui atteint des sommets, avec désormais 98% des personnes de 12 ans et plus qui possèdent un téléphone portable. Le smartphone s'impose comme indispensable pour 91% de la population, tandis que 92% des Français se connectent à internet, dont 82% quotidiennement.

Cette omniprésence numérique se traduit par un temps d'écran considérable. Imaginez que près de trois personnes sur quatre y consacrent plus de 2 heures par jour, et 25% dépassent même les 5 heures quotidiennes. Plus frappant encore, 65% des Français déclarent ne pas pouvoir se passer de leur smartphone plus d'une journée.

Pourtant, cette dépendance suscite une réflexion critique chez les utilisateurs eux-mêmes. L'étude montre que 43% des répondants estiment passer trop de temps sur les écrans. Cette perception négative est, on le remarque, très prononcée chez les utilisateurs réguliers de réseaux sociaux, dont 59% jugent leur temps d'écran excessif.

Des comportements paradoxaux révélateurs de notre relation ambivalente au numérique

Malgré cette hyperconnexion, les Français continuent de privilégier les expériences physiques. L'étude révèle par exemple que 78% des sondés préfèrent lire des livres papier plutôt que numériques. 65% apprécient davantage se déplacer physiquement plutôt que de réaliser des activités en ligne, quand 64% disent acheter leurs vêtements en magasin plutôt que sur internet.

D'un point de vue plus commercial, l'ARCEP, l'ARCOM et le Conseil général de l'économie, qui ont chapeauté le baromètre, notent aussi un décalage entre l'offre et l'usage réel des données mobiles. La proportion d'abonnés disposant de forfaits mobiles supérieurs à 100 Go a doublé en quatre ans (32% en 2024), alors que la consommation moyenne stagne à 16,5 Go mensuels. Deux tiers des utilisateurs ne consomment presque jamais la totalité de leur volume disponible. De quoi peut-être relancer la fameuse polémique sur la limitation des Go associés aux forfaits.

Cette prise de conscience se traduit par des comportements plus responsables. La durée de détention des smartphones s'allonge, avec 27% des utilisateurs conservant leur appareil plus de trois ans (+11 points depuis 2020). Cependant, l'achat de téléphones neufs reste majoritaire (78%), le marché du reconditionné ne représentant que 22% des acquisitions.