Selon le patron d'OpenAI, Sam Altman, la politesse des utilisateurs envers ChatGPT coûte « des dizaines de millions de dollars » en électricité. D'après une étude de la société d'édition Future PLC, 70% des utilisateurs sont polis avec les chatbots. Plusieurs experts soutiennent que cette courtoisie améliore néanmoins la qualité des réponses.

S'il n'est plus besoin de rappeler combien Internet en général et l'utilisation de l'IA en particulier coûtent en ressources pour la planète, on sait moins, en revanche, qu'être poli aggrave son cas. Eh oui, les mots « s'il vous plaît » et « merci » tapés dans ChatGPT consomment beaucoup d'électricité, alors que son utilisation va faire exploser la facture d'ici à 2030. Et c'est Sam Altman en personne qui l'a confirmé en réponse à un utilisateur qui s'interrogeait à ce sujet : « des dizaines de millions de dollars » en factures énergétiques.
Et ça n'a rien d'une blague. La société d'édition Future PLC, a mené pour TechRadar une étude au cours de laquelle elle a interrogé plus de 1 000 personnes sur leurs habitudes avec l'IA. Environ 70% d'entre elles affirment communiquer poliment avec les chatbots. Plus étonnant, 12% le font par peur d'une éventuelle rébellion des machines.

- Chat dans différentes langues, dont le français
- Générer, traduire et obtenir un résumé de texte
- Générer, optimiser et corriger du code
La politesse envers ChatGPT nous coûte collectivement des millions en électricité
Les infrastructures qui font fonctionner ChatGPT ou les autres modèles dévorent des quantités phénoménales d'énergie. Quand vous ajoutez des mots comme « s'il vous plaît » ou « merci » dans vos messages, vous demandez aux serveurs de traiter davantage de données. Ce traitement supplémentaire augmente la consommation électrique. C'est catastrophiquement mathématique.
Sam Altman y est allé la louche, sans pour autant donner de détails. Le PDG d'OpenAI a clairement indiqué que ces politesses représentent « des dizaines de millions de dollars » pour sa société.
Ces coûts proviennent probablement surtout des échanges dans lesquels les utilisateurs placent ces formules au milieu de leurs questions, plutôt qu'à la fin d'une conversation déjà terminée.
ChatGPT compte des millions d'utilisateurs quotidiens. Chacun envoie plusieurs messages par jour. Un « merci » isolé pèse peu, mais multiplié par des millions, il devient un gouffre énergétique considérable.
Faut-il alors choisir entre la politesse et l'écologie ? Les plus écologistes d'entre nous ne doivent plus savoir sur quel pied danser. Parler poliment semble normal dans toute conversation, même avec une machine. Pourtant, chaque mot inutile alourdit l'empreinte carbone.
Les bonnes manières avec ChatGPT donnent de meilleures réponses
Et ils ne vont pas forcément être guidés dans leur choix dès lors qu'il sauront que Sam Altman considère que l'argent dépensé pour alimenter ces formules de politesse n'est pas perdu. Il l'a dit lui-même sur X : « Des dizaines de millions de dollars bien dépensés ». Mais pourquoi pense-t-il cela ?
Les utilisateurs obtiennent apparemment de meilleurs résultats quand ils sont courtois. Becca Caddy, journaliste chez TechRadar, a mené l'expérience par elle-même. Elle a comparé les réponses de ChatGPT avec et sans politesses.
Elle écrit dans son article : « Des invites polies et bien structurées conduisent souvent à de meilleures réponses et, dans certains cas, peuvent même réduire les biais. Ce n'est pas seulement un avantage, c'est un facteur essentiel de la fiabilité de l'IA ».
Les développeurs d'IA pourraient-ils programmer les futurs modèles pour qu'ils réagissent différemment selon la manière dont on s'adresse à eux ? Les chatbots vont-ils un jour préférer les utilisateurs qui communiquent respectueusement ?
La déclaration de Sam Altman montre qu'OpenAI accorde de l'importance aux interactions humaines dans les conversations avec ChatGPT. Le coût financier et écologique ne sont donc pas les seuls facteurs à prendre en compte.
Nos interactions avec les intelligences artificielles influencent non seulement leurs performances mais aussi notre impact environnemental. Les utilisateurs devront de plus en plus penser à ces aspects écologiques dans leurs échanges quotidiens avec l'IA.
Et s'i l'on ajoute à cette problématique que 12% des personnes interrogées restent polies avec l'IA car elles craignent une future révolte des machines, on ouvre alors de nouvelles perspectives quant à notre rapport avec elles.
Source : Tech Radar