L'École Normale Supérieure et Capgemini s'allient pour créer un Observatoire mondial sur l'impact environnemental de l'IA, alors que la consommation d'énergie liée à cette technologie pourrait être multipliée par 24 d'ici 2030.
L'explosion de l'utilisation de l'intelligence artificielle générative a entraîné avec elle celle de l'impact environnemental de la technologie. Voilà ce qui a en grande partie poussé l'École normale supérieure (ENS-PSL) à s'associer à Capgemini pour lancer un Observatoire mondial dédié.
Ici, l'initiative vise à mesurer et réduire l'empreinte écologique des technologies d'IA, alors que les modèles génératifs consomment jusqu'à 4 600 fois plus d'énergie que les modèles traditionnels.
L'IA générative multiplie par 24 son empreinte environnementale
Les dernières recherches de Capgemini ont révélé une réalité préoccupante. La consommation énergétique des grands modèles d'IA explose, avec une augmentation qui pourrait atteindre 2 440% d'ici 2030, selon les scénarios les plus pessimistes.
Forcément, la transformation numérique accélérée par l'IA générative soulève des questions sur son impact écologique. L'Observatoire mondial sur l'impact environnemental de l'IA, initiative de l'École Normale Supérieure, de l’Institut IA & Société et de Capgemini, tombe donc à point nommé.
Sa mission principale sera de développer une méthodologie standardisée pour mesurer précisément l'empreinte environnementale de ces technologies, de leur phase d'entraînement jusqu'à leur fin de vie.
Cette initiative rassemblera des experts internationaux issus de tous horizons, c'est-à-dire du monde académique, de l'industrie et de la société civile. Ensemble, ils travailleront à la création d'une base de données mondiale qui sera en accès libre. Ils permettront aux développeurs et chercheurs de partager leurs données sur la performance environnementale de leurs modèles.
31 janvier 2025 à 20h49
Des experts internationaux s'unissent pour une intelligence artificielle respectueuse de l'environnement
Capgemini veut mettre à profit son expertise en matière d'IA durable, pour qu'elle devienne un atout majeur de cet Observatoire. Le groupe a déjà mené plusieurs études d'envergure, notamment une enquête auprès de 2 000 cadres dirigeants dans une quinzaine de pays, qui a permis de souligner l'urgence d'adopter des pratiques plus responsables dans le développement et l'utilisation de l'IA.
De manière plus générale, l'initiative fait écho à la volonté de l'ENS-PSL et de l'Institut IA et Société de promouvoir un développement responsable de l'intelligence artificielle. L'Observatoire permettra de fournir des analyses stratégiques essentielles pour guider les décisions des acteurs à la fois publics et privés.
La transparence et la collaboration seront au cœur de ce projet ambitieux, précisent les différentes parties prenantes. L'Observatoire encouragera le partage de bonnes pratiques et de données entre les industries et le monde de la recherche, pour créer un écosystème favorable à l'émergence d'une IA plus respectueuse de l'environnement. Une initiative parmi tant d'autres ? Seul l'avenir nous le dira.