Google et bien d'autres géants du secteur technologique se frotte les mains et vantent les mérites de leurs nouveaux outils d'IA. Des technos au coût environnemental très lourd, notamment les résumés par intelligence artificielle.
L'avènement de l'intelligence artificielle chez Google a indéniablement métamorphosé les recherches en ligne, proposant des réponses d'une précision et d'une rapidité sans précédent. Cependant, cette prouesse technologique n'est pas exempte de répercussions environnementales, comme l'IA générative dans son ensemble, d'ailleurs.
Alex de Vries (connu notamment pour ses travaux sur le Bitcoin), fondateur de Digiconomist, révèle une statistique saisissante : chaque requête exploitant un résumé généré par IA engloutit approximativement 3 Wh d'électricité, décuplant ainsi la consommation énergétique d'une recherche traditionnelle. Pour mettre ce chiffre en perspective, il équivaut à l'énergie nécessaire pour soutenir une heure de communication téléphonique.
Cette escalade vertigineuse de la demande énergétique soulève de sérieuses inquiétudes. Les projections de De Vries sont particulièrement alarmantes : si l'IA venait à être systématiquement intégrée à l'ensemble des requêtes Google, la consommation électrique qui en résulterait pourrait rivaliser avec celle d'une nation entière, comme l'Irlande.
Les data centers : voraces mais discrets
Les centres de données, pierres angulaires de l'écosystème IA, amplifient considérablement cette problématique environnementale. Ces installations colossales, indispensables au traitement et au stockage de volumes astronomiques de données, engloutissent des quantités phénoménales d'électricité et d'eau.
Paradoxalement, malgré cette consommation effrénée, une opacité totale persiste quant à leur impact réel. « Nous n'avons aucune obligation de divulguer la quantité d'énergie ou de ressources que ces systèmes d'IA consomment », souligne Merve Hickok, présidente du Center for AI and Digital Policy. Une déclaration mettant parfaitement en lumière le manque criant de transparence dans ce domaine.
Ce mutisme des géants technologiques entrave considérablement les efforts de régulation et d'adaptation des infrastructures énergétiques. Un cas emblématique illustre parfaitement cette situation : Dominion Energy, mastodonte de la distribution électrique en Virginie, peine à satisfaire l'appétit insatiable de ces centres gourmands en énergie. L'année 2022 a marqué un tournant, lorsque l'entreprise a dû admettre son incapacité à garantir l'approvisionnement électrique nécessaire, mettant ainsi un frein brutal à l'expansion effrénée des data centers dans la région.
L'impératif d'une régulation adaptée
Face à cette conjoncture préoccupante, un chorus de voix s'élève, exigeant une régulation plus stricte et une transparence accrue. Stephen Ward, ancien économiste de l'Agence de protection de l'environnement, martèle avec conviction : « Le fait d'opérer à grande échelle ne devrait pas exempter de fournir des détails obligatoires ; au contraire, cela devrait accroître les préoccupations [NDLR : à propos des entreprises IA et des data centers] ».
L'impact de l'IA sur notre planète est désormais indéniable. Un rapport édifiant de l'Electric Power Research Institute projette que l'IA pourrait engloutir environ 9 % de la demande énergétique totale des États-Unis d'ici la fin de la décennie. Cette pression additionnelle entrave considérablement la transition vers des énergies plus vertes, retardant l'abandon tant espéré des sources fossiles.
Une consommation énergétique exponentielle, opacité des géants de l'IA et un cruel manque de régulation. Un soupçon d'indifférence en raison de notre aveuglement face au confort que nous apportent ces technologies, et vous obtenez la recette d'un cocktail explosif potentiellement prêt à détoner d'ici quelques années.
Sources: Boing Boing, Jacobin