650 térawatt-heures : c'est la consommation prévue des data centers du monde entier en 2020

Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge, Spécialiste Image.
Publié le 08 janvier 2020 à 13h34
Data center

650 térawatt-heures, un chiffre démesuré qui pourrait bien représenter la consommation électrique d'un pays entier ! Il s'agit pourtant du pic de consommation des data centers mondiaux, selon une estimation relayée par le média canadien CBC.

Regarder une série sur Netflix, partager vos photos de famille sur Facebook, ou simplement installer une nouvelle application sur votre smartphone : il s'agit là d'activités que bon nombre d'entre nous effectue chaque jour, sans apercevoir qu'elles requièrent des infrastructures bel et bien réelles, souvent gigantesques et bien sûr énergivores.

Environnement et technologies font-ils bon ménage ?

Ces infrastructures ne sont autres que les data centers, ou centres de données dans la langue de Molière. En France, on en compte un peu plus de 150 répartis sur l'ensemble du territoire, bien que la région parisienne en compte plus que partout ailleurs. Les data centers abritent les données invisibles auxquelles nous avons recours chaque jour et sont de plus en plus sollicités avec l'essor de services tels que le Cloud gaming, d'objets connectés dont on peine parfois à comprendre l'utilité, et bien entendu des plateformes de streaming et des réseaux sociaux.


Pour fonctionner, nos appareils connectés et services numériques utilisent des serveurs répartis au sein des data centers. Ces derniers sont comme toute machine et nécessitent de l'énergie pour fonctionner ; seulement, à l'instar de votre PC portable il est également nécessaire de les refroidir pour éviter la surchauffe. Leur refroidissement engendre une forte demande énergétique, si bien que que pour 2020, la consommation prévue des data centers du monde entier pourrait bien atteindre 650 térawatt-heures, soit « presque autant que ce que produit le secteur énergétique canadien », ironise la CBC pour qui « ce n'est qu'un début ».

Cette valeur impressionnante - rappelons qu'un térawatt-heure équivaut à 1 000 milliards de watt-heures - a été obtenu grâce au calcul d'Anders Andrae, chercheur pour Huawei Technologies Sweden. Pour la faire courte, Andrae estime que le secteur informatique devrait doubler ses besoins en énergie d'ici la prochaine décennie, en grande partie en raison des data centers, pour au final engloutir 11 % de la production électrique mondiale en 2030. Avec l'avènement de la 5G, des véhicules autonomes, de l'intelligence artificielle et autres objets et services, il semble en effet logique que la demande devrait rester croissante, voir aller crescendo, un fait qui parait loin des préoccupations environnementales qui agitent les débats.


Greenwashing ou solutions concrètes ?

Face aux besoins croissant des data centers, de nombreuses entreprises ont pris le taureau par les cornes afin de réduire leur impact sur l'environnement, même s'il est pour le moment difficile d'en quantifier les bénéfices.

Parmi elles, on trouve notamment Amazon Web Services (AWS), qui n'est autre que le leader mondial sur le secteur du Cloud computing. AWS a déclaré s'être engagé sur le long terme à utiliser des sources d'énergies renouvelables. En 2018, l'entreprise se targuait déjà d'avoir atteint un objectif de 50 % d'énergie verte dans sa consommation.

Trouver des sources d'énergie renouvelable n'est pas le seul levier d'action dont peuvent profiter les entreprises concernées. CBC donne à titre d'exemple le data center de Digital Realty, installé dans la région de Toronto. Le climat frais de la région est propice à l'installation d'un système de refroidissement bien moins énergivore qui consiste à faire entrer l'air frais de l'extérieur vers les salles qui abritent les serveurs. Malgré tout, les pays qui ne disposent pas d'un climat frais restent contraints d'utiliser la climatisation, une solution coûteuse pour les entreprises, mais aussi pour l'environnement.

Enfin, certaines solutions innovantes pointent le bout de leur nez. La société Ranovus entend ainsi multiplier les capacités de transmissions de l'information dans les data centers à l'aide d'une technologie nommée « Quantum Dot Multi-Wavelength Laser ». Cette nouvelle approche promet une économie 80 % de l'énergie requise pour les transferts de données en masse en ayant recours à « un laser à semi-conducteur qui utilise des points quantiques auto-assemblés pour générer simultanément plusieurs longueurs d'ondes à partir d'un seul appareil ».


Quoi qu'il en soit, seul l'avenir nous dira si les entreprises parviendront à déjouer cette inquiétante estimation. Un enjeu de taille si l'on en croit Anders Andrea, le chercheur estime en effet qu'au-delà de 2040 cette facture énergétique deviendra « insoutenable » pour la planète.

Source : CBC
Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge
Spécialiste Image

Pigiste pour Clubic depuis 2018, j’ai d’abord pris la plume pour parler d’actualités, avant de me spécialiser peu à peu sur les catégories PC & Gaming, notamment les écrans et périphériques, ainsi que l’image et le son, plus particulièrement tout ce qui touche au Home Cinema : les téléviseurs, vidéoprojecteurs et barres de son.

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KlingonBrain

650 térawatt-heures, un chiffre démesuré qui pourrait bien représenter la consommation électrique d’un pays entier !

Pour ma part je trouve que c’est tout à fait raisonnable.

L’informatique et le cloud sont aujourd’hui au coeur de toutes les activités humaines. Ce sont des outils indispensables.

Et quand on regarde ce que cela coute en énergie, il faut aussi se demander ce que cela fait gagner.

Par exemple, quand on communique par email ou par VOIP au lieu de se déplacer physiquement. Quand on commande en ligne au lieu de se déplacer dans un magasin physique.
De nombreux processus qui sont faits aujourd’hui par un programme de calcul automatisé étaient auparavant réalisés par des humains qu’ils fallait déplacer tous les matins et leur fournir un bureau. Tout ça pour faire des opérations de calcul très fastidieuses.
Aujourd’hui, on peut lire un livre, un document sans devoir l’imprimer. C’est autant de processus coûteux en énergie, en arbres et en pollution.
Certains n’ont visiblement pas connu l’époque ou quand on cherchait une information, on prenait sa voiture pour écumer toutes les librairies de la région.
Tous les matins, on lisait un journal imprimé sur du papier.

De plus, cette énergie consommée par le cloud n’est pas forcément perdue. Comme tout finit en chaleur, il est possible d’utiliser plusieurs fois l’énergie : la chaleur dégagée par les datacenter peut chauffer des logements, des hopitaux ou des serres agricoles.

Il est évident que l’avenir est d’utiliser l’énergie de façon plus intelligente.

A ce titre, les millions de chauffage électrique qui utilisent l’énergie de la façon la plus idiote imaginable sont bien plus critiquables que les datacenters.

rsebas3620

erreur de traduction quand elle parle de 11 %elle parle de l’informatique en general et que les service cloud en aurat la part la plus importante et ajoute qu’en 2040 cela sera ingerable…

icejedi

Il n’empêche que tout ça implique aussi beaucoup de sur-consomation, juste dans un but de loisir pas forcément justifiable, ainsi le ministère de l’écologie a recommandé de d’éviter le streaming, et de ne pas dépasser 1h/jour en basse qualité afin d’avoir un impact environnemental raisonnable. Évidement, la société de consommation fait exactement l’inverse avec le cloud gaming, les vidéos 4K, puis 8K, et autres choses de plus en plus consommatrices.

twist_54

C’est vrai qu’on peut aussi :

  • se laver le corps 1X/semaine
  • ne boire que de l’eau du robinet, pas de soda, pas d’alcool
  • utiliser son urine pour se rincer la bouche après un brossage de dent pour économiser l’eau
  • venir au travail en pyjama pour ne pas acheter d’autres vêtements
    Oui… on peut, mais c’est un autre choix de société.
Matthieu_Legouge

Hello,

Merci, c’est corrigé !

La_Frite_David_Sauce_Ketchup

Allez

Faut tous qu’il passe chez AMD pour augmenter leur perf et baisser leur conso ou arm

rexxie

Raison de plus pour accélérer la transition vers le solaire et l’éolien, avec batteries, à grande échelle.

NumLOCK

(commentaire redondant, à supprimer. Merci)

jaceneliot

De toute façon, faut pas trop s’attacher à l’informatique. Je suis le premier à m’y intéresser, mais je suis bien conscient que c’est un délire qui ne durera que quelques temps. On entre déjà bientôt dans l’ère post-numérique. Soyez pas naïf, on vous vend un avenir radieux fait de tout connecté, mais la vérité c’est que non seulement on aura pas les moyens, ni les ressources (on va tout simplement manquer de métaux et autres ressources finies, et on sait pas faire sans), mais en plus on aura tout simplement plus l’énergie pour un délire pareil. Je pense que si dans 50 ans en Europe, on a toujours assez pour être au chaud et manger deux fois par jours on sera heureux. Peut-être, dans le scénario le plus optimiste, qu’on pourra garder un tout petit peu de technologie pour les choses importantes (santé, statistiques, État), mais le tout informatique pour tout le monde, j’y crois pas. On aura au moins eu la chance de profiter de ça un temps !

jaceneliot

lol. On est pas sorti si c’est ça ta solution. La seule façon pour l’humanité, au stade actuel, de continuer à dépenser autant d’énergie, c’est de développer la fusion nucléaire ou la fission éventuellement. Sans nucléaire, ça va être très, très compliqué.

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