La panne qui paralyse l'Espagne et le Portugal depuis lundi ne serait pas due à une cyberattaque, mais à un phénomène météorologique rare, selon les dernières informations. Des « vibrations atmosphériques induites » sont évoquées par l'opérateur portugais REN.

À Madrid, les voyageurs sont restés bloqués dans le métro durant un temps, à cause de la panne d'électricité. © Sauce Reques / Shutterstock.com
À Madrid, les voyageurs sont restés bloqués dans le métro durant un temps, à cause de la panne d'électricité. © Sauce Reques / Shutterstock.com

Coup de théâtre dans l'affaire du black-out espagnol. Alors que l'hypothèse d'une cyberattaque massive était privilégiée par plusieurs experts, la société REN, en charge du réseau électrique au Portugal, évoque désormais un phénomène météorologique exceptionnel. L'explication assez inattendue de cette panne massive et historique, relayée par la BBC et Sky News outre-Manche, suscite autant de questions que de réponses. D'autant plus que cette crise ibérique pourrait, d'après les dernières estimations, s'étirer bien au-delà des quelques heures initialement annoncées.

Les vibrations atmosphériques, ce phénomène rare qui aurait plongé l'Espagne dans le noir

C'est une explication qui semble tout droit sortie d'un film catastrophe. Des « variations extrêmes de température » dans l'intérieur de l'Espagne auraient provoqué des « oscillations anormales » dans les lignes à très haute tension. REN évoque un phénomène baptisé « vibration atmosphérique induite », rarement observé mais capable de paralyser des infrastructures entières lorsqu'il survient.

Ces oscillations sur les lignes de 400 kilovolts auraient entraîné des défaillances de synchronisation entre les différents systèmes électriques. Un effet domino s'est alors propagé à travers le réseau européen interconnecté, touchant sept pays dont l'Allemagne, l'Italie et une partie de la France. Les feux de circulation éteints et les communications perturbées ne seraient que la partie visible d'une défaillance technique bien plus profonde.

L'opérateur explique que ce phénomène a créé des « perturbations successives » à travers le réseau européen, impossible à contenir une fois déclenché. Contrairement à un court-circuit classique, que Red Eléctrica (l'opérateur espagnol) aurait pu isoler rapidement, cette réaction en chaîne s'est propagée de manière incontrôlable à travers les frontières, plongeant dans l'obscurité des millions d'Européens en quelques minutes.

Une explication météo qui soulève un orage de questions

Cette nouvelle version des faits arrive au moment où l'hypothèse d'une cyberattaque semblait presque faire consensus. Le timing pourrait interpeller. Rappelons que Vodafone, géant britannique des télécoms, est fortement implanté en Espagne et au Portugal, où il figure parmi les opérateurs les plus touchés. Est-ce une coïncidence si ce sont justement les médias britanniques qui relaient les premiers cette explication alternative ? Privilégions la parole de REN, même si on a hâte d'avoir davantage d'explications techniques.

REN estime désormais qu'il faudrait « jusqu'à une semaine pour normaliser complètement le réseau », bien loin des 6 à 10 heures évoquées initialement par Red Eléctrica. Le réseau, divisé en plus de 300 nœuds, doit être réactivé progressivement, en commençant par l'énergie hydroélectrique, seule capable d'assurer la stabilité nécessaire à cette renaissance électrique.

Alors phénomène naturel rarissime ou tentative de minimiser une attaque informatique ? Les experts restent divisés. Si cette explication météorologique se confirme, elle soulèverait des questions cruciales sur la résilience des infrastructures européennes face aux dérèglements climatiques. Dans tous les cas, cette crise sans précédent montre la vulnérabilité inquiétante de nos sociétés hyperconnectées, paralysées en quelques minutes par l'extinction des réseaux.

Source : Sky News, Clubic