Dans une lettre transmise le 7 mars 2007 à Patricia Russo, présidente d'Alcatel-Lucent, Bertrand Delanoë, maire de Paris, a indiqué « réunir très prochainement le comité de vigilance pour l'emploi de la Ville » afin d'examiner la situation de l'équipementier français.
Ce dernier, en partenariat avec SFR, a été sélectionné pour déployer un réseau municipal sans fil, financé conjointement par la Ville de Paris et par la Région Ile de France. Or, Alcatel-Lucent a récemment annoncé des coupes sombres dans ses effectifs mondiaux, dont 1.500 en France.
Dans ce contexte, arguant que les entreprises qui n'assument « ni leurs responsabilités sociales, ni leurs engagements vis-à-vis de leurs abonnés » ne devraient se voir attribuer de marché public, des élus communistes parisiens ont demandé la suspension de ce marché.
A l'approche des élections législatives et de la Présidentielle, Bertrand Delanoë tente de calmer le jeu, de ménager la chèvre et le chou. L'élu socialiste a rappelé aux esprits chagrins qu'une suspension du marché « serait impossible à mettre en œuvre juridiquement » et a ajouté que « sa résiliation [...] serait inenvisageable dans la mesure où, en se fondant sur des motifs étrangers à la capacité de l'entreprise à répondre à ses obligations contractuelles, elle exposerait la Ville à lui verser de lourdes indemnités et retarderait d'un an la mise en œuvre de ce nouveau service très attendu par les Parisiens ».
Parallèlement, M. Delanoë a indiqué aux dirigeants d'Alcatel-Lucent : « Il nous semble très important que par les décisions que vous serez amenés à prendre en matière d'emplois, votre entreprise vise à préserver ses capacités et ses potentialités, dans le cadre d'un dialogue social que je souhaite le plus approfondi possible ».